Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, le pape a multiplié les appels à la paix et a laissé entendre qu’il pourrait se rendre à Kiev pour faire cesser le bruit des armes. À La Nacion, il se dit de nouveau prêt à tout faire pour mettre un terme à la guerre.
Mais le pontife confie une forme de perplexité quant à l’idée de se rendre dans la capitale ukrainienne prochainement. Il ne veut rien faire qui puisse «mettre en péril des objectifs supérieurs» que sont pour lui la fin de la guerre, une trêve ou l’ouverture de couloirs humanitaires.
«À quoi cela servirait-il pour le pape d’aller à Kiev si la guerre continuait le lendemain ?», s’interroge-t-il ainsi ouvertement. Sans développer davantage sa réponse, il laisse entendre qu’il n’est pour l’heure pas convaincu de la pertinence d’un tel voyage.
Interrogé sur sa relation avec le patriarche Cyrille de Moscou, le pape la qualifie de «très bonne». Cependant, alors qu’un projet de rencontre à Jérusalem entre le patriarche de Moscou et lui était à l’étude, le pape referme clairement la porte: «Je regrette que le Vatican ait dû suspendre [le projet d’] une seconde réunion avec le patriarche Cyrille, que nous avions programmée pour juin à Jérusalem». Et d’expliquer en quelques mots les raisons de cette décision : «Notre diplomatie a compris qu’une rencontre entre les deux en ce moment pourrait mener à beaucoup de confusion».
Dans cet entretien au média argentin, l’évêque de Rome revient aussi sur son geste inédit de se rendre à l’ambassade de Russie près le Saint-Siège au lendemain de l’invasion russe en Ukraine. «C’est une décision que j’ai prise au cours d’une nuit de veille en pensant à l’Ukraine», raconte-t-il, indiquant par ailleurs qu’il ne voulait être accompagné de personne. «J’y suis allé seul», détaille-t-il, se disant toujours désireux de pouvoir faire quelque chose «pour qu’il n’y ait pas un mort de plus en Ukraine». D’ailleurs, «le Vatican ne se repose jamais», assure-t-il.
Enfin, quand le journaliste argentin lui demande pourquoi il n’a encore jamais prononcé le nom de Vladimir Poutine et de la Russie pour dénoncer la guerre, le pape répond simplement : «Un pape ne nomme jamais un chef d’État, et encore moins un pays, qui est supérieur à son chef d’État». (cath.ch/imedia/cd/mp)
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