«Qu’il n’y ait pas de malentendu: Je resterai dans l’Eglise universelle jusqu’à ma fin, que j’espère heureuse. L’Église est sacrée pour moi. Je suis son avocat tant qu’on me laisse parler, écrit Gottfried Locher. Mais je quitte maintenant la corporation ecclésiastique,ce que l’on appelle l’Église nationale.» L’Église et l’Église nationale, ce sont deux choses différentes, rappelle-t-il.
Pour l’ancien président de l’EERS, «le moins que l’on puisse dire, c’est que les églises nationales ne se portent pas bien. En Allemagne, les protestants ont perdu l’année dernière plus de personnes que jamais auparavant: un demi-million. Le recul est encore plus flagrant en Suisse, où la part des protestants n’est plus que de 20%, sans parler de la fréquentation globalement marginale des cultes. (…)
La mort des Eglises nationales se poursuit, juge Gottfried Locher. Subventionnées par l’État, les Eglises nationales «sont des monopoles religieux, des vestiges d’une époque révolue».
Pour lui, l’Eglise catholique est aussi menacée: «elle ne refleurira que lorsqu’elle abandonnera son auto-protestantisation financée par les impôts et retrouvera son essence propre. Le christianisme vivant doit pouvoir respirer librement. Sans favoritisme. Créons enfin une concurrence loyale entre les religions en Suisse.»
Être chrétien ne dépend pas du droit ecclésiastique de l’État, insiste l’ancien pasteur. «Être chrétien dépend du Christ. Le mieux est donc que chacun et chacune découvre d’abord pour soi-même cet homme passionnant, fatigant, provocateur, impatient, énervant, aimant, faible». (cath.ch/kath.ch/mp)
Maurice Page
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