C’est avec près d’une heure de retard que le pape est arrivé au sanctuaire de Ta’ Pinu, construit sur l’emplacement d’une petite église où une paysanne entendit la voix de la Vierge Marie en 1883.
Accueilli par 3’000 personnes, essentiellement des jeunes, le pape François a écouté trois témoignages, parmi lesquels celui d’un couple dont la femme a reçu un diagnostic de sclérose multiple à seulement 23 ans.
Le pontife a orienté sa méditation vers la consolation, en montrant que la crédibilité de la foi des chrétiens repose sur leur attention concrète aux plus petits. Dans sa Passion, »le Fils de Dieu pleure sa mort alors que les ténèbres enveloppent le monde», a-t-il rappelé lors de son homélie.
Mais pourtant, paradoxalement, le christianisme est né de cet échec apparent. »De cette heure de la mort, une autre heure apparaît, pleine de vie: c’est le temps de l’Église qui naît», a-t-il expliqué.
L’évêque de Rome a souligné que la mission des chrétiens est ainsi de porter dans leur cœur «la consolation de l’Esprit avec laquelle essuyer les larmes de l’humanité». De la même façon, dans ce sanctuaire de Ta’ Pinu, »beaucoup de gens confient leurs souffrances et leurs joies à la Vierge, et tous se sentent accueillis», a souligné le pape argentin, qui aime mettre en valeur la piété mariale dans ses déplacements internationaux.
Le pape a rendu hommage aux »nombreux missionnaires maltais qui répandent la joie de l’Évangile dans le monde entier» et aux nombreuses vocations locales.
«Vous êtes une petite île, mais au grand cœur. Vous êtes un trésor dans l’Église et pour l’Église», a déclaré François en remarquant que »l’amour de Dieu» et »l’accueil du prochain» sont les deux priorités qui permettent de »revenir à l’essence du christianisme».
Le pape a donc encouragé les Maltais à vivre le Synode dans une dynamique fraternelle et aussi dans l’accueil de l’étranger. Il les a exhortés à »allumer des feux de tendresse quand le froid de la vie pèse sur ceux qui souffrent».
En remarquant que »la principale préoccupation des disciples de Jésus n’était pas le prestige de la communauté et de ses ministres, l’influence sociale, le raffinement du culte», le pape a mis en garde contre un attachement excessif aux traditions, notamment liturgiques.
«L’élégante garde-robe des ornements religieux, en effet, ne correspond pas toujours à une foi vivante animée par le dynamisme de l’évangélisation», a averti le pape. «Il faut veiller à ce que les pratiques religieuses ne se réduisent pas à la répétition d’un répertoire du passé, mais expriment une foi vivante, ouverte, répandant la joie de l’Évangile», a-t-il martelé.
Au terme de cette première journée à Malte, le pape a repris le bateau pour gagner la nonciature apostolique pour la soirée et la nuit. (cath.ch/imedia/cv/gr)
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