Né en 1935 dans la province de Minya et ordonné prêtre en 1960, Antonios Naguib fut, alors jeune diplômé en théologie et écritures sacrées, un pionnier de l’œcuménisme en travaillant sur une traduction de la Bible en arabe avec un groupe de théologiens coptes-orthodoxes et protestants.
Devenu évêque copte-catholique de Minya dès 1977, il a été élu patriarche d’Alexandrie des coptes-catholiques le 30 mars 2006.
Ses années de gouvernement de cette minorité dans la minorité – la majorité des chrétiens égyptiens étant des coptes-orthodoxes -, seront marquées par l’instabilité politique suscitée par le «Printemps arabe» de 2011, qui provoque la chute du président Hosni Moubarak et l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans.
Quelques semaines avant la chute du régime Moubarak, l’attentat du 31 décembre 2010 contre une église copte-orthodoxe d’Alexandrie suscite une forte indignation internationale. Le patriarche Naguib évoquera ouvertement, dans les semaines suivantes, l’hypothèse d’un massacre organisé par le ministère égyptien de l’Intérieur afin de justifier une plus forte surveillance policière.
Durant son service comme patriarche copte-catholique, il assumera un rapprochement œcuménique avec les coptes-orthodoxes, notamment sur le plan liturgique. À Rome, le pape Benoît XVI lui confie la charge de rapporteur général du Synode sur le Moyen-Orient en octobre 2010, puis le crée cardinal lors du consistoire du 20 novembre 2010.
Il se retire de sa charge de patriarche pour raison de santé en janvier 2013, plus d’un an après avoir été affaibli par une hémorragie cérébrale. Il participe tout de même au conclave de mars 2013 ayant mené à l’élection du pape François. Il n’était plus cardinal électeur depuis son 80e anniversaire le 18 mars 2015.
Dans un télégramme diffusé par le Bureau de presse du Saint-Siège le 29 mars, le pape a exprimé ses condoléances et a assuré « sa proximité » à tous les proches du cardinal.
Dans son message, adressé à l’actuel patriarche d’Alexandrie des coptes-catholiques, Mgr Ibrahim Isaac Sedrak, le pontife a dit se souvenir de « ce cher frère, qui a fait de veritas-caritas la devise de son épiscopat ». Il a aussi évoqué l’attention particulière que le cardinal portait à la formation de prêtres et son initiative de fonder un « groupe d’apostolat dédié au service des nécessiteux et des souffrants ». Le successeur de Pierre a souligné que ce cardinal « était l’exemple du bon berger dans l’Église ». (cath.ch/imedia/mp)
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