Le cardinal Michael Czerny représentait le pape François au Forum mondial de l’eau (FME). Cet événement rassemble tous les trois ans, les décideurs du secteur, bailleurs, universitaires, société civile et secteur privé. Il est considéré comme une plateforme unique qui pose un diagnostic sur les défis de la gestion de l’eau, élabore des propositions de plan d’action à l’attention des Etats, des organisations internationales et des acteurs de la société civile.
Celui de cette année à Dakar, au Sénégal, est le premier dans un pays d’Afrique subsaharienne. Initialement prévu en 2021, il a été reporté à cette année à cause de la pandémie de Covid 19. Environ cinq mille personnes de tous les continents y participent.
La table-ronde à laquelle participait, le 23 mars, le cardinal Czerny avait pour thème : «Les religions et le droit à l’eau pour tous». Elle était organisée conjointement par son département, Caritas Sénégal et Catholic relief Services (CRS), une ONG de l’Eglise américaine. Elle a réuni autour du cardinal, le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les droits de l’homme à l’eau et à l’assainissement, le Professeur Pedro Araujo Agudo, des imams, évêques, chercheurs, et étudiants.
«L’accès universel et équitable à l’eau et à l’assainissement fait partie des droits de l’homme. Mais, ce droit est confronté au fait qu’il est considéré comme un droit secondaire, qui n’est pas justiciable», a dénoncé le représentant du pape, tout en fustigeant la marchandisation de l’eau.
Le Professeur Agudo a lancé un appel aux dirigeants religieux du monde, pour que cette table-ronde soit le début d’un dialogue de haut niveau qui puisse conduire à la coopération et à la coordination entre les différentes religions et parties prenantes. «Cela peut se faire en organisant, à l’occasion de chaque Journée mondiale de l’eau, des messages coordonnés entre les différentes religions, a-t-il suggéré.
Car dans certains pays, la gestion des ouvrages hydraulique est confiée au secteur privé qui «n’est pas philanthropique». »De ce fait, les personnes vulnérables sont à leur merci, même si elles ne continuent pas à pousser le même cri de Jésus sur la Croix : J’ai soif».
«Les religions sont unanimes à recommander la préservation de l’eau, la nécessité d’avoir une eau de qualité et le partage de l’eau, qui est un don de Dieu», a déclaré à Cath.ch, Mgr Jean-Pierre Bassène, évêque de Kolda, au sud-est du Sénégal, et président de la Caritas locale. «L’eau est sacrée. Elle est la vie, puisque dans notre organisme, il y a 70% d’eau. Sans parler de la vie, des animaux, de la nature, des animaux, des plantes », a-t-il encore dit. (cath.ch/ibc/mp)
Ibrahima Cisse
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