Reprenant l’image de la «troisième guerre mondiale par morceaux», qu’il avait souvent utilisée à propos de la multiplication des conflits régionaux, le pape François a reconnu que la guerre en Ukraine «a une dimension plus grande et menace le monde entier».
Dénonçant la tendance des dirigeants actuels à «gouverner le monde comme un échiquier, où les puissants conçoivent des mouvements pour étendre leur domination au détriment des autres», le pape a une nouvelle fois qualifié de «honteux» le niveau de dépenses publiques dédiées à l’armement. Sans citer explicitement l’OTAN, l’évêque de Rome a fait allusion à «un groupe d’États qui se sont engagés à dédier 2% de leur PIB à l’achat d’armes». «C’est une folie», s’est exclamé le pape.
«La vraie réponse, ce ne sont pas d’autres armes, d’autres sanctions, d’autres alliances politico-militaires», mais «une façon différente de gouverner le monde», a insisté l’évêque de Rome. «Le modèle du soin est déjà en acte», s’est réjoui le pape, tout en regrettant de le «voir encore soumis à celui du pouvoir économique, technocratique et militaire».
Devant son auditoire féminin, le pape a expliqué avoir voulu évoquer cette guerre afin de démontrer que «les femmes sont les protagonistes de ce changement de route, de cette conversion». En prenant du «pouvoir dans la société», les femmes peuvent «changer le système» en le convertissant de «la logique du pouvoir à celle du service, du soin».
Le pape a ainsi rendu hommage aux «innombrables femmes» qui, dans l’Histoire, ont pris soin de la vie, ont pris en charge «les fragilités, les blessures, les plaies humaines et sociales» ou encore qui ont «dédié leur esprit et leur cœur à l’éducation des nouvelles générations».
Sur un plan politique, le pape François a salué la contribution du Centre féminin italien dans le contexte «si riche, si fécond» de la reconstruction de l’Italie après la Seconde Guerre mondiale. Dans le cadre de l’Assemblée constituante réunie entre 1946 et 1948, la première présidente du CIF, Maria Federici Agamben, avait influé «sur la philosophie constitutionnelle concernant les thèmes de la solidarité, de la subsidiarité, de la laïcité de l’État», a rappelé le pape.
Dans la lignée de Pie XII, le pape François a souligné que «la revendication de la pleine citoyenneté des femmes» répond à la conception de la vie politique comme «forme de charité», qui s’incarne aussi «sur le versant des droits et de la culture».
Avec ses plus de sept décennies d’expertise, le Centre Féminin Italien a ainsi été invité par le pape à contribuer à la réflexion sur la complémentarité homme-femme «dans un sens existentiel», pour le bien de toute la société et particulièrement des jeunes qui, «dans leur croissance, ont besoin de points de référence, de figures adultes avec lesquelles se confronter». (cath.ch/imedia/cv/rz)
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