Après s’être inspiré de la figure de Noé la semaine précédente, le pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur les personnes âgées en évoquant Moïse. Le pontife a noté que la Bible rapporte qu’au moment de mourir à l’âge de 120 ans, à la fin du long périple de l’Exode, «ses yeux n’étaient pas éteints».
La vitalité du regard d’une personne âgée est un don précieux, a souligné le pape. «Elle lui permet de transmettre l’héritage de sa longue expérience de vie et de foi, avec la lucidité nécessaire», a-t-il affirmé.
Ce «don de la mémoire», fait par une personne âgée qui a accumulé une expérience de foi, est la «véritable tradition», a martelé le pontife. Rien ne le remplace, pas même ce qu’on peut lire dans les livres, les films ou sur internet, a-t-il insisté, déplorant que cette transmission fasse cruellement défaut aux nouvelles générations.
Les personnes âgées sont notamment indispensables pour enseigner la «rage, la haine de la guerre» aux générations suivantes, a affirmé le pape François. Il a fustigé la culture actuelle «si politiquement correcte» qui entrave toute transmission «dans la famille, dans la société, dans la communauté chrétienne elle-même» et va parfois jusqu’à proposer «d’abolir l’enseignement de l’histoire» au nom de la connaissance du présent.
Le pape François a néanmoins mis en garde contre le témoignage qui peut aussi devenir une «idéologie». Alors, celui-ci «plie l’histoire à ses propres schémas et est une propagande qui adapte l’histoire pour promouvoir son propre groupe».
Le pape François s’est ensuite interrogé sur le catéchisme quand il ne transmet que «des informations précises sur les dogmes, la morale de la foi et les sacrements». Selon le pontife, il manque souvent cette «connaissance de l’Église qui résulte de l’écoute et du témoignage de la véritable histoire de la foi et de la vie de la communauté ecclésiale».
L’évêque de Rome a ensuite encouragé les catéchistes à faire écouter aux enfants «la confession lucide des bienfaits de Dieu» de la bouche des personnes âgées.
«Avec la guerre, tout se perd», a déploré le pape François à l’issue de l’audience générale lors d’un temps de prière pour l’Ukraine. «Il n’y a pas de victoire dans la guerre: tous sont vaincus, car la guerre est une défaite de l’humanité», a-t-il insisté.
Le pape a demandé à tous les pèlerins rassemblés dans la salle Paul VI de respecter un temps de prière pour l’Ukraine et a récité spontanément un «Je vous salue Marie». «Les nouvelles des personnes isolées, qui fuient, qui meurent, blessées, tant de soldats tombés d’un côté comme de l’autre, sont des nouvelles de mort», a-t-il ensuite déploré.
«Acheter des armes, faire des armes n’est pas la solution», a affirmé le pontife. Il a aussi enjoint à se libérer du «besoin d’autodestruction» que chacun porte en soi pour accueillir la seule solution qui vaille: «travailler ensemble pour la paix». (cath.ch/imedia/cd/bh)
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