Insistant sur le fait que la synodalité est «véritablement ce à quoi Dieu appelle l’Église du troisième millénaire», ce courrier du Saint-Siège encourage les prêtres à prendre part plus activement au processus «joyeux et fécond» en cours et répond aux inquiétudes que celui-ci peut susciter.
«Nous voici, deux de vos frères, prêtres aussi ! Pouvons-nous vous demander un peu de votre temps ?»: c’est par ces mots que les deux signataires de la lettre, le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, et Mgr Lazare You Heung-sik, préfet de la Congrégation pour le Clergé, commencent leur missive. Leur lettre souligne les objectifs essentiels du Synode: répondre au «besoin urgent de fraternité» du monde et à sa «soif de rencontrer Jésus» en renouant avec le mode habituel d’agir de l’Église du premier millénaire, comme le préconise le Concile Vatican II.
Pour cela, le chemin synodal entamé le 10 octobre dernier par le pape François demande à chacun de «renouveler [sa] foi et de trouver les moyens et les mots nouveaux» pour proclamer l’Évangile. Il s’agit, insistent les signataires, de «montrer le vrai visage de l’Église: une maison accueillante, aux portes ouvertes, habitée par le Seigneur et animée par des relations fraternelles».
Face à une telle démarche, les prêtres peuvent se retrouver «assaillis de peurs», reconnaissent le cardinal maltais et l’archevêque coréen dans leur courrier. Deux craintes spécifiques sont citées: le manque de temps, en raison de la «lourde charge pastorale» qui pèse déjà sur leurs épaules, et les conséquences d’une remise en question par le Synode de l’identité spécifique du sacerdoce du prêtre.
Concernant le premier écueil, le Saint-Siège invite à adopter un regard contemplatif pour observer la synodalité déjà existante dans leurs communautés plutôt que de multiplier les activités. Ces exemples de participation et de partage sont la richesse qui doit être recueillie dans la phase actuelle du parcours synodal, au terme d’une véritable écoute, afin de pouvoir être pris en considération et apprécié.
La seconde crainte ne doit pas empêcher de «découvrir l’égalité fondamentale de tous les baptisés» et de faire participer activement tous les fidèles, insiste ensuite la lettre. «Dans cette expérience que fait le Peuple de Dieu, le charisme particulier des ministres ordonnés de servir, sanctifier et animer le Peuple de Dieu pourra et devra aussi être mis en relief de manière renouvelée», souligne-t-elle.
La lettre insiste ensuite sur la nécessité d’enraciner cette démarche dans la Parole sans laquelle ce chemin se fera «dans l’obscurité», et de pratiquer l’écoute réciproque et l’accueil mutuel. Le chemin synodal constitue une valeur, avant même les résultats concrets, affirment les deux signataires. Elle met en garde aussi contre l’introspection, et incite les prêtres à une «sortie dynamique», notamment vers les personnes en dehors de l’Église.
Ce chemin synodal, reconnaissent enfin le cardinal Grech et Mgr You Heung-sik, n’évitera pas «les questions, les fatigues et les arrêts». Cependant, insistent-t-ils, les prêtres peuvent «faire beaucoup, comme pasteurs, pour que l’amour assainisse les relations et guérisse les blessures qui, souvent, atteignent aussi le tissu ecclésial». (cath.ch/imedia/cd/be)
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