«Le sens de cette démarche est de proposer une aide à ceux qui souffrent», explique à I.MEDIA Massimiliano Menichetti, responsable de Radio Vatican – Vatican News. Il précise que ces émissions mêleront des programmes religieux et liturgiques et des programmes d’information, notamment à partir du travail fourni par des équipes sur le terrain.
Plusieurs journalistes des programmes italien, français, tchèque ou encore roumain de Radio Vatican ont été envoyés ces derniers jours dans les pays limitrophes afin de tendre leur micro à des réfugiés ukrainiens. «C’est une belle expérience d’Église. Nous sommes envoyés auprès des communautés locales pour raconter, donner la voix aux personnes en détresse», remarque le journaliste italien.
Les différents outils de diffusion numérique, notamment les réseaux sociaux, n’ont pas annulé les méthodes plus traditionnelles, inscrites dans une longue tradition radiophonique. Les émissions en ondes courtes «permettent d’assurer un soutien spirituel à longue distance, en rentrant dans les maisons», explique Massimiliano Menichetti.
Dans le cadre de la réforme de la communication du Saint-Siège, il fut un temps envisagé de réduire les émissions en ondes courtes, et des mesures en ce sens avaient déjà été prises au temps de la direction jésuite de Radio Vatican, avant la création du Dicastère pour la communication. Mais cette évolution avait suscité des inquiétudes pour des populations n’ayant accès ni à internet, ni aux radios partenaires qui retransmettent une partie des émissions de Radio Vatican en FM.
La valeur de cette méthode de diffusion a récemment été remise en lumière par le témoignage du prêtre italien Pierluigi Maccalli, ancien otage au Niger. Après sa libération, le missionnaire avait confié avoir écouté Radio Vatican en français, durant sa captivité en plein Sahara, grâce à la diffusion en ondes courtes.
Un temps évoquée, l’idée de limiter les émissions en ondes courtes de Radio Vatican à la péninsule arabique et à la Chine, et donc de renoncer aux diffusions vers l’Afrique et l’Europe centrale, n’est donc plus d’actualité.
Depuis son origine, le programme ukrainien de Radio Vatican s’est constitué comme une réponse à la détresse des catholiques confrontés à la guerre. C’est en effet dès le 14 décembre 1939 que furent diffusées les premières émissions en ukrainien, dans le contexte de l’occupation soviétique de l’ouest de l’Ukraine. Cette région majoritairement catholique faisait jusqu’alors partie de la Pologne, dépecée quelques mois plus tôt par les troupes d’Hitler et celle de Staline, dans le cadre du Pacte germano-soviétique.
Interrogé par Radio Vatican en italien lors du 75e anniversaire du programme, le Père Taras Kotsur, responsable actuel du programme ukrainien, expliquait que Radio Vatican avait joué, au temps de l’URSS, un rôle fondamental pour les catholiques locaux. La chute du mur de Berlin et les premières années de l’indépendance ukrainienne permirent de prendre conscience du nombre d’auditeurs. «Notre rédaction recevait 40’000 lettres par an au début des années 1990», avait confié le religieux ukrainien.
En 2014, alors que la guerre en Ukraine avait déjà commencé avec la sécession de la Crimée et du Donbass, le Père Kotsur confiait que le départ contraint de certains prêtres de ces régions avait redonné à Radio Vatican un rôle fondamental pour permettre aux catholiques restés sur place de garder un lien avec l’Église.
«Nous cherchons toujours, dans nos programmes, à transmettre aussi la solidarité du pape, les appels pour la paix, et nous ressentons ce ›merci’ de notre peuple au Saint-Siège pour cette attention», assurait-il. Des propos qui demeurent, plus que jamais, d’actualité dans le contexte de guerre à grande échelle frappant désormais l’ensemble du territoire ukrainien. (cath.ch/imedia/cv/be)
I.MEDIA
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