«La puissance de son discours nous rend humbles », a expliqué Thierry Lavit. Durant sa conversation avec le pape, qui a duré une quarantaine de minutes, il lui a présenté les difficultés de ses administrés, dans une ville dont l’essentiel de l’activité se base sur les pèlerinages.
Le maire a exprimé son inquiétude face à la situation économique de sa ville, qui peine à se relever de l’année blanche due à la pandémie, avec un effondrement du nombre de touristes et pèlerins de 90% en 2020. Avec 2’300 chômeurs recensés à l’automne 2020, et les départs de 1’200 saisonniers, la ville a traversé une grave crise. Une éventuelle visite du pape s’inscrirait donc dans une dynamique de «résilience» qu’il espère pour la cité mariale.
Le maire de Lourdes, lui-même soignant, a redit son attachement au rôle particulier de sa ville pour les personnes malades et handicapées. Il souhaite aussi faire de sa ville un lieu de rencontres interreligieuses pour la paix. La construction d’un palais des congrès, qui devrait être inauguré en 2025, s’inscrit dans cette stratégie de faire de Lourdes un carrefour événementiel.
C’est dans cette dynamique d’ouverture internationale que pourrait se situer une visite du pape François. Le souverain pontife «porte les valeurs fondamentales de la vie pour nous faire entrer dans un cercle vertueux, quand d’autres veulent nous entraîner dans un cercle vicieux», a expliqué le maire de Lourdes en évoquant la guerre actuelle en Ukraine. Il a donc souligné les convergences entre le message porté par la cité mariale et le magistère du pape François.
Le recteur des Sanctuaires de Lourdes, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, n’était pas impliqué dans cette visite à caractère politique et « diplomatique », a insisté le maire, qui a pu obtenir cette audience privée grâce au nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore. Thierry Lavit a néanmoins assuré qu’il tenait des rencontres régulières avec le préfet et le recteur des Sanctuaires afin de relancer la ville et l’accueil des pèlerins.
Personnellement en parenté avec Bernadette Soubirous par la grand-mère de la sainte, le maire de Lourdes a également établi un jumelage avec Nevers, ville où sainte Bernadette, devenue Sœur Marie-Bernard, s’est éteinte en 1879.
La visite de Thierry Lavit était la première d’un maire de Lourdes au Vatican depuis près de 44 ans. Le 19 septembre 1978, François Abadie, maire de la cité mariale à l’époque, avait été reçu par Jean Paul Ier. Il fut l’une des rares personnalités françaises à avoir eu le temps de rencontrer le dernier pape italien, qui ne régna que 33 jours. (cath.ch/imedia/cv/mp)
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