Selon l’étude dont une synthèse a été envoyé au correspondant de cath.ch à Dakar, au Sénégal, la population d’Afrique de l’Ouest va continuer à croître fortement dans les décennies à venir. Elle devrait presque doubler dans les 16 pays, passant de 402 millions d’habitants en 2022, à environ 797 millions en 2050, en raison d’un taux de natalité élevé.
Les imams et prêtres peuvent aider à changer la donne du fait de leur influence auprès des populations. Car, malgré le poids de leurs traditions et cultures, les hommes et les femmes d’Afrique de l’Ouest tiennent compte de leur religion lorsqu’ils décident de fonder une famille. Ils font confiance aux religieux, en leur demandant des conseils lorsqu’ils ont des décisions importantes à prendre.
Dans plusieurs pays, les représentants religieux sont de fait déjà impliqués dans la planification familiale. Ils développent des interprétations non sexistes de la Bible, du Coran ou d’autres textes religieux, en réfutant les interprétations erronées, largement répandues, comme le Coran, qui, disent-ils, «ne rejette pas la planification familiale en soi, même si de nombreux religieux et croyants le supposent». Ils diffusent des arguments religieux en faveur de la planification familiale, invoquant par exemple, que la santé maternelle et infantile sont des priorités qui ne devraient pas être mise en danger notamment par d’autres grossesses. Aussi bien pour les religieux chrétiens que musulmans, la parentalité responsable passe par le fait de ne pas faire plus d’enfants que ce qu’un couple est capable de prendre en charge.
Cité par la Voix de l’Allemagne, Deutsch Welle, la radio internationale de l’Allemagne, Mgr André Gueye, évêque de Thiès, au nord du Sénégal, a rappelé que dans l’Église catholique, «les contraceptifs artificiels sont tabous». «(…) lors de la préparation des mariages des couples, nous disons aux futurs conjoints: attention, vous avez un devoir imprescriptible de vous occuper de vos enfants sur tous les plans», a-t-il souligné. Par ce message, a-t-il indiqué, «nous voulons que les parents et les couples arrivent à la conclusion que le nombre des enfants doit être proportionnel aux moyens de subsistance dont ils disposent».
Il appelle cependant les partenaires laïcs et les organisations religieuses engagés dans la lutte pour l’espacement des naissances, à promouvoir l’égalité des sexes et l’éducation des filles au sein de leurs réseaux, et à renforcer l’implication des communautés dans leurs actions.
«En tant que relais d’opinion, ils peuvent aider à asseoir l’acceptation de la planification familiale dans leurs organisations et au sein de leurs communautés, rechercher une terminologie adaptée pour travailler avec les communautés et les organisations religieuses sur le long terme», a fait observer le rapport. (cath.ch/ibc/bh)
Ibrahima Cisse
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