La déclaration des chefs religieux congolais a été signée lors d’une cérémonie, organisée par l’ONG américaine de promotion des droits de l’homme, Walk Free Global Freedom Network (également appelée Réseau mondial de la liberté).
En 2014, à l’initiative de cette ONG, des représentants du Saint-Siège, de l’Église anglicane, et de l’Université Al-Azhar, avaient signé la déclaration commune inédite, qualifiant le trafic des êtres humains de «crimes contre l’humanité». Depuis lors, treize cérémonies de signature de déclaration d’engagement de dirigeants religieux contre l’esclavage moderne se sont tenues à travers le monde, notamment en Australie, en Inde, en Indonésie, en Argentine, en Colombie, en Nouvelle-Zélande ou encore en Afrique.
La première déclaration a été signée en août 2021 à Accra, au Ghana, par des dirigeants religieux de quatorze pays d’Afrique de l’Ouest. La Déclaration a été accompagnée par la création d’une coalition panafricaine pour lutter contre l’esclavage moderne, qui touche plus de 40 millions de personnes dans le monde.
Selon le dernier rapport de Classement de l’indice de prévalence de l’esclavage moderne dans le monde de 2018, Global Slavery Index (GSI), la RDC est le 12e du classement sur 167 pays où le phénomène existe. Le nombre de personnes vivant dans l’esclavage moderne est estimé à plus d’un million d’individus, soit un taux de 13,7/1’000 habitants.
Des réseaux exploitent souvent des femmes et des enfants issus de familles démunies. Ces organisations mafieuses profitent de la fragilité sociale de ces familles. En promettant de prendre en charge leurs études des enfants ou leur trouver un emploi à l’étranger, elles les obligent, en fait, à travailler à leur profit comme domestiques ou vendeurs de rue. Les enfants sont également livrés à des groupes armés ou sont forcés à la prostitution, explique Radio Okapi sur son site.
Pour faire face à cette violation des droits de l’homme, le gouvernement congolais a mis en place une Agence nationale de prévention et de lutte contre la traite des personnes (APLTP) et lancé, en 2020, une campagne de dénonciation intitulée: «Ensemble, dénonçons et combattons la traite des personnes». En outre, avec le soutien de l’Organisation internationale des migrations (OIM), il a mis en place un projet de lutte contre la traite des personnes.
Ce projet est financé conjointement par les États-Unis à travers son agence de coopération au développement international (USAID) et le programme MSDA (Media Sector Development Activity). Il vise à promouvoir «une réponse nationale plus coordonnée et efficace» dans la lutte contre la traite des personnes en RDC.
Pour GFN, «Son coût [de l’esclavage] est la liberté individuelle et la stagnation économique. Son impact est mondial et aucun pays n’est à l’abri». Les chefs religieux peuvent servir de relais efficace entre les victimes et les forces de l’ordre, d’une part, et d’autre part, entre les travailleurs sociaux et les groupes de soutien aux victimes. (cath.ch/ibc/bh)
Ibrahima Cisse
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