Durant la nuit du 16 novembre 1989, des membres d’Atlacatl, un «bataillon d’élite» de l’armée salvadorienne, assassinaient de sang-froid six prêtres jésuites sur le campus de l’Université centroaméricaine José Simeón Cañas (UCA) à San Salvador. Le commando a également abattu la cuisinière et sa fille de 16 ans. Les assassins, formés aux Etats-Unis, étaient des soldats en service commandé.
Leur objectif était de faire avorter le processus de médiation mené par les jésuites de l’UCA entre les parties en conflit dans la guerre civile qui ravageait le pays depuis 1979. Ces derniers étaient engagés dans les domaines de la formation et de l’éducation, surtout celles des plus pauvres, dans la défense des plus faibles, la revendication du respect des droits fondamentaux et l’accueil des réfugiés.
Alfredo Cristiani, qui est à l’étranger, nie être mêlé aux assassinats, affirmant n’avoir jamais été au courant de ces projets, alors qu’il était à l’époque Commandant général de l’armée, rapporte le journal Le Figaro. Les militaires impliqués «ne m’ont jamais informé ni demandé une autorisation, parce qu’ils savaient que je ne l’aurais jamais donnée», a assuré l’ancien président. Alfredo Cristiani refuse de rentrer au Salvador pour être jugé, arguant que les juges sont asservis au pouvoir présidentiel actuel.
Des mandats d’arrêt ont également été lancés contre les colonels Oscar Leon Linares, Nelson Lopez, Joaquin Arnoldo Cerna et Inocente Orlando Montano. Ce dernier officier purge actuellement en Espagne une peine de 30 ans de prison pour le meurtre des religieux, dont cinq étaient espagnols. (cath.ch/figaro/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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