Sous le nom d’Initiative des journalistes du Sahel et du Maghreb pour la prévention de l’extrémisme violent (IJSM-PEV), des journalistes du Maroc, d’Algérie, de Mauritanie, du Tchad, de Côte- d’ivoire, du Niger, du Burkina Faso, du Sénégal, du Cameroun, et du Mali, ont lancé cette initiative.
L’initiative a été lancée à l’issue d’un programme de formation et d’échanges de plusieurs mois, d’une ONG américaine «Equal Acces International» qui avait pour thème: «Médias et Extrémismes». Les promoteurs veulent aussi, à travers leur Initiative, apporter un contre-discours alternatif à l’apologie de la haine et du discours extrémiste religieux, phénomène inquiétant et répandu dans le monde.
En Afrique, notamment dans les régions du Sahel et du Maghreb, le contexte socio-économique souvent difficile expose la jeunesse à ce fléau.
Selon le rapport annuel 2021 du Centre d’études stratégiques de l’Afrique du Département d’Etat américain de la défense, publié le 26 janvier 2022, l’année dernière, 2005 évènements violents liés à l’extrémisme religieux ont été enregistrés au Sahel (notamment au Burkina Faso, au Mali et dans l’ouest du Niger). Ce qui constitue une augmentation de 70 % par rapport à 2020.
C’est en raison de ces différentes situations que les journalistes des pays du Sahel et d’Afrique du Nord ont mis en place l’IJSM-PEV qui repose sur trois grands axes: la mise en place d’un réseau d’échanges d’informations, la formation continue et la prévention-médias (production de contenus pertinents avec l’appui des bailleurs de fonds).
L’action de l’IJSM-PEV s’inscrit en droite ligne dans les stratégies globales, nationales et multilatérales, telles que celles des Nations Unies, de l’Union Européenne, des Etats-Unis. Les membres de l’IJSM-PEV ont, pour la plupart, déjà travaillé sur la question de l’extrémisme religieux violent dans leurs pays respectifs.
La tendance à la hausse de la violence impliquant les groupes militants islamistes dans la région est ininterrompue depuis 2015. Même si elle avait trouvé ses origines au Mali, sa propension s’est déplacée vers le Burkina Faso où 58 % des événements sahéliens se sont produits.
Environs 4’838 décès sont consécutifs aux actes de violences des extrémistes religieux au Sahel en 2021, soit une augmentation de 17 % par rapport à 2020. Il y a donc eu plus de décès attribuables aux groupes islamistes armés au Sahel que dans toute autre région d’Afrique.
En outre, la violence extrémiste religieuse au Sahel a provoqué en 2021, le déplacement de force de plus de 2,4 millions de personnes, y compris 190’000 réfugiés et 2,2 millions de déplacés en interne. Le Burkina Faso a subi la majorité de ce phénomène, avec environ 1,6 millions de personnes déplacées de force. (cath.ch/ibc/bh)
Ibrahima Cisse
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