Le cardinal allemand était parti en «congé sabbatique spirituel» de cinq mois pris en accord avec le pape François après des mois de tensions autour de la gestion des abus sexuels dans l’archidiocèse. Il a présenté sa démission au pape François, explique-t-il dans une lettre diffusée par l’archidiocèse de Cologne le 2 mars 2022.
Le Vatican n’a pour l’heure pas réagi officiellement. «Le pape en décidera en temps voulu», est-il rapporté dans le communiqué officiel de l’archevêché de Cologne.
«J’ai mis mon service et ma fonction d’archevêque de Cologne à la disposition du Saint-Père, afin qu’il soit lui aussi libre de décider de ce qui sert au mieux le bien de l’Église de Cologne», écrit celui qui est à la tête de l’archevêché depuis 2014. Dans sa lettre de quatre pages, il confie que la longue pause qu’il a prise ne «résout pas les problèmes en soi» et que la «situation n’est pas devenue plus simple».
En octobre 2021, à la suite d’une visite apostolique devant faire la lumière sur de possibles manquements des responsables de l’archidiocèse dans le traitement de cas d’abus sexuels commis par des clercs, le pape François avait conclu que rien n’indiquait que le cardinal Woelki ait agi de manière illégale. Précisant toutefois qu’il avait commis des «erreurs majeures» notamment en termes de communication, le pape lui avait accordé une pause spirituelle de cinq mois.
Dans sa lettre, le haut prélat reconnaît qu’il avait atteint à l’époque «un niveau d’épuisement physique et mental» l’obligeant à prendre ce congé sabbatique. Il a profité de ces semaines pour faire durant 30 jours les exercices spirituels de saint Ignace, une retraite consistant à s’«abandonner entièrement et sans réserve au Christ».
Alors que le cardinal retrouve son service à Cologne – en attendant la réponse du pape -, il dit être conscient de la situation troublée de son archidiocèse. Son retour engendre des sentiments variés chez de nombreux fidèles, assure-t-il, avant de lister: «incertitude, incompréhension, méfiance, voire rejet de ma personne». Il reconnaît porter une part de responsabilité dans ce climat délétère.
Expliquant avoir beaucoup de choses à rattraper après ces semaines d’absence, le cardinal confie vouloir rencontrer «le plus grand nombre» de ses fidèles dans les mois à venir afin de les entendre sur «ce qui nous préoccupe» et aussi sur «ce qui nous fait vivre». «Je me rendrai partout où vous m’ouvrirez vos portes», promet-il.
Mercredi 2 mars, sur la Place de la cathédrale de Cologne, des initiatives telles que Maria 2.0 et «Wir sind Kirche» ont protesté contre le retour du cardinal Woelki. Les manifestants tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Dégage de la cathédrale, Woelki va à Rome». Lorsque la nouvelle de son offre de démission s’est répandue, une clameur s’est élevée dans la foule. Les organisateurs ont parlé de 300 participants, la police d’environ 150. (cath-ch/imedia/hl/kathpress/be)
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