Devant le cardinal Sako, patriarche des Chaldéens ou encore Mgr Mouché, archevêque syriaque catholique de Mossoul et Qaraqosh, le pape a fait mémoire de sa visite «inoubliable» sur la terre d’Abraham, terre «des commencements». «Sachez que vous êtes dans mon cœur», a-t-il assuré.
Souhaitant au peuple un vrai développement qui ne soit pas gâché par des intérêts extérieurs, il a affirmé aux Irakiens: «Votre pays a sa dignité, sa liberté, et ne peut être réduit à un champ de bataille.»
Alors que la terre irakienne s’est vidée de ses chrétiens ces dernières décennies – 80 % d’entre eux ont fui le pays depuis 1990 – le chef de l’Église catholique a plaidé une nouvelle fois pour leur maintien sur place. «Sans les chrétiens, l’Irak ne serait plus l’Irak», a-t-il martelé en insistant sur le fait qu’ils doivent être des citoyens «à part entière».
L’évêque de Rome a aussi rendu hommage aux martyrs de cette terre: «Je m’incline devant la souffrance et le martyre de ceux qui ont protégé la foi, y compris au prix de leur vie», a-t-il déclaré avant de demander aux pasteurs de soutenir les 400’000 fidèles restés sur place.
Pour le pape François, l’Irak «a la vocation de montrer au Moyen-Orient et dans le monde la coexistence pacifique des différences». Il a encouragé en ce sens les chrétiens irakiens à poursuivre le «dialogue constant» entre les diverses Églises – principalement chaldéenne, syriaque et assyrienne.
Le pontife argentin a appelé ces Églises à s’engager aussi dans le dialogue interreligieux qui n’est pas «une question de pure politesse ou de négociation, mais le meilleur antidote contre l’extrémisme». C’est un chemin souvent fatigant, a-t-il concédé, qui nécessite patience et compréhension.
Enfin, le pape a exhorté les baptisés à éradiquer les causes du fondamentalisme, notant que celui-ci s’enracinait «plus facilement dans des contextes de pauvreté matérielle, culturelle et éducative».
En pleine pandémie un an plus tôt, François, premier pape à fouler le sol de l’Irak, avait fait un voyage historique dans le pays en reconstruction. Il s’était notamment rendu à Ur auprès de la maison d’Abraham, dans les ruines de Mossoul, et à Qaraqosh dans le Kurdistan irakien, où se sont réfugiés les chrétiens à l’arrivée des troupes de Daesh. (cath.ch/imedia/ak/bh)
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