Joint par téléphone le 24 février par le correspondant de cath.ch, l’évêque du diocèse de Sarh, chef- lieu de la province, Mgr Miguel Ángel Sebastián Martínez, a rappelé que tout est parti de la mort d’un éleveur lors d’un accident de moto. Le rapport d’autopsie du médecin légiste, auquel il a eu accès, confirme le caractère accidentel de la mort. Mais pour la communauté des éleveurs, ce sont les agriculteurs qui l’ont tué. Le 9 février, ils ont alors mené une expédition punitive à Sandana, tuant 11 personnes, et blessant deux autres qui ont succombé plus tard à leurs blessures.
Mgr Sebastián Martínez décrit une situation très tendue dans le diocèse, du fait que la population veut la justice. L’Eglise catholique et la société civile se sont mobilisées depuis le massacre, réclamant la justice pour les victimes et leurs familles. Cinq personnes présumées auteurs du massacre ont été interpellées et transférées à N’Djamena, la capitale.
En hommage aux victimes, un comité national, mis en place par des citoyens de tout bord, a organisé le 15 février, une marche pacifique, à travers le pays. Elle a été dispersée par la police antiémeute. L’archevêque de N’Djaména, Mgr Edmond Djitangar qui était parmi les dirigeants de la manifestation dans la capitale, et plusieurs autres personnes ont été blessées lors de l’intervention de la police, a rapporté l’archidiocèse.
«Mgr Djitangar a reçu certes des grenades lacrymogènes, mais n’a eu qu’une enflure juste au genou. Après un massage, l’enflure a disparu» a tenu à préciser au correspondant de Cath.ch, l’abbé Ndingatoloum, directeur de la radio catholique de Ndjaména et témoin de la manifestation.
Mgr Djitangar se trouve actuellement à Mongomo en Guinée- Equatoriale l’étranger où il participe à une session de l’Association des conférences épiscopales de la région d’Afrique centrale (ACERAC) ».
Des associations et mouvements d’adultes et de jeunes d’action catholique ont appelé à une « journée de prière et de jeûne », le 26 février, à la mémoire des victimes.
La Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) a aussi condamné les massacres et exigé des autorités, « d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens ». (cath.ch/ibc/mp)
Ibrahima Cisse
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