Le Conseil œcuménique des Églises appelle à «la fin immédiate des hostilités armées actuelles et à la protection de toutes les vies humaines et communautés menacées par cette violence». Il insisté sur «le respect des frontières nationales établies».
La présidente de l’Église évangélique en Allemagne (EKD) s’est dite consternée par l’invasion des troupes russes en Ukraine, exprimant la solidarité de son Église aux premières victimes. La supériorité militaire et la violation des frontières «ne peuvent pas être un moyen de politique internationale et ne doivent plus jamais l’être», a-t-elle déclaré en faisant référence à l’histoire des peuples d’Europe de l’Est.
Participant à la rencontre des évêques et des maires de la Méditerranée à Florence, le cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de la communauté européenne (Comece) a tenu à exprimer lors d’une conférence de presse son «amitié au peuple de l’Ukraine». Il a en outre rappelé que les chrétiens croyaient en un «Dieu de la paix […], père pour tous, pas seulement pour certaines nations».
L’archevêque de Luxembourg a ensuite lancé un appel au Conseil européen qui se réunit aujourd’hui, afin «qu’ils fassent tout […] pour promouvoir la désescalade» et rétablir la paix.
Le patriarche latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa, présent à Florence a insisté sur le fait que les raisons du conflit étaient «avant tout politiques». Il a mis en garde contre le risque d’instrumentalisation de la religion qu’il observe aussi au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Église a pour mission non de se soumettre au politique mais de construire des relations et de lui proposer une vision plus ample de la réalité, a-t-il relevé.
«Les scénarios tragiques que tout le monde craignait deviennent malheureusement réalité», a déploré le cardinal-secrétaire d’État Pietro Parolin dans un message vidéo publié à 15h.
Appelant cependant à ne pas perdre espoir dans «une lueur de conscience de la part de ceux qui tiennent les destinées du monde entre leurs mains», le «numéro 2» du Saint-Siège a assuré qu’il était encore possible de faire preuve de bonne volonté et de négocier.
Cette guerre qui se déclare après la pandémie est une «menace pour l’humanité». Tel est le titre d’un éditorial publié le 24 février dans l’édition italienne de Vatican News. Craignant un «bain de sang», le vice-directeur des médias du Vatican, Sergio Centofanti, déplore que «les puissants n’ont cure des faibles qui succombent».
«La guerre est démoniaque», peut-on lire dans ce texte dont l’auteur espère que le conflit ne dégénèrera pas en une troisième guerre mondiale, car les armes actuelles sont suffisamment létales pour atteindre l’objectif du diable : «détruire le monde».
La veille, dans L’Osservatore Romano, le directeur éditorial du Dicastère pour la communication Andrea Tornielli écrivait qu’une nouvelle guerre en Europe représentait «un cauchemar pour tous». «La responsabilité de la guerre revient toujours à celui qui la déclenche en envahissant un pays», avertissait-il.
Le 24 février, sœur Alessandra Smerilli, secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral, a aussi exprimé l’attention du Saint-Siège, alors que de nombreux Ukrainiens fuyaient Kiev. La section migrants et réfugiés du dicastère a une attention particulière en ce moment sur l’Ukraine, a-t-elle déclaré en répondant à une question de la presse. «Beaucoup de personnes souffriront et souffrent déjà», a-t-elle déploré en assurant que le Saint-Siège collaborerait avec les Églises locales pour «apporter la charité et l’attention que le pape François demande dans ces cas».
Le cardinal américain Joseph Tobin, archevêque de Newark, a appelé, via son compte Twitter à la prière, le 24 février. «Nous devons toujours rejeter la guerre comme solution politique et proposer un dialogue honnête et respectueux entre les nations comme seule voie à suivre», a-t-il écrit.
Il a invité à prier pour le peuple ukrainien et à participer à la journée de prière et de jeûne décidée par le pape François le 2 mars prochain. (cath.ch/imedia/mp)
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