«Je confie à l’intercession de la Vierge Marie et à la conscience des responsables politiques tout effort pour la paix», a déclaré le pontife. Avant d’inviter la foule présente sur la place Saint-Pierre à prier en silence avec lui.
Ces derniers temps, le pontife a multiplié ses appels en faveur d’un dialogue dans la région en crise. Lors de l’audience générale du 9 février dernier, il a tenu à encourager tout particulièrement les «sommets en Format Normandie» – rassemblant l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne.
Le 26 janvier, l’évêque de Rome avait décrété une Journée de prière pour la paix en Ukraine. «Les armes ne sont pas le chemin», a-t-il prévenu lors de l’Angélus du 12 décembre 2021.
Afin de contrer le spectre d’une invasion russe dans le pays d’Europe de l’Est, le président français Emmanuel Macron s’est rendu le 7 février à Moscou puis le 8 février à Kiev pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le président américain Joe Biden a quant à lui averti Moscou de «répercussions sévères et rapides» en cas d’attaque.
Selon l›archevêque majeur de l’Église gréco-catholique Sviatoslav Shevchuk, l’escalade des tensions à la frontière russo-ukrainienne – où des dizaines de milliers soldats russes ont été déployés – n’est pas seulement une conséquence de l’annexion de la Crimée et de la guerre du Donbass qui se poursuit depuis 2014, mais s’inscrit dans une montée globale de la rivalité entre l’OTAN et la Russie. (cath.ch/imedia/ak/rz)
Entrer dans «les logiques» de Dieu
«Ce n’est pas à Dieu d’entrer dans nos logiques, mais à nous d’entrer dans les siennes», a affirmé le pape François lors de l’Angélus dominical du 13 février 2022. Et la logique de Dieu est «la gratuité», a-t-il expliqué.
Depuis sa fenêtre du palais apostolique donnant sur la place Saint-Pierre, le pape a médité sur la première des Béatitudes, «Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous».
«Humainement, a fait observer le pontife, nous sommes amenés à penser d’une autre façon: que celui qui est heureux c’est celui qui est riche», qui est applaudi et envié, qui a «toutes les sécurités». Mais le succès mondain est «voué à l’échec», a-t-il prévenu, car il laisse le cœur «vide».
Pour le pape, le chrétien «ne trouve pas sa joie dans l’argent, dans le pouvoir, ou dans d’autres biens matériels, mais dans les dons qu’il reçoit chaque jour de Dieu: la vie, la création, les frères et soeurs».
Le disciple de Jésus ne pense pas «savoir déjà tout», mais «il sait qu’il doit apprendre chaque jour», a poursuivi l’évêque de Rome. Il s’agit de se laisser guider par Dieu, et pas seulement «dans les choses où je suis d’accord avec lui et où il est d’accord avec moi».
Celui qui est trop attaché à ses «idées préconçues» finit par tomber «dans la tristesse». Au contraire, en libérant «de l’esclavage de l’égocentrisme», la logique de Dieu donne «le vrai bonheur, qui se trouve souvent là où nous ne l’attendions pas». AK
I.MEDIA
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