Les parlementaires australiens s’écharpent sur le dossier épineux de la discrimination religieuse. Le Premier ministre Scott Morrison tente de faire passer un paquet de projets de loi particulièrement controversé, note la presse australienne. La nouvelle législation interdirait à une institution d’enseignement confessionnelle d’expulser un élève sur la base de son orientation sexuelle. Mais dans l’état actuel de la proposition, ces écoles auraient toujours la possibilité de refuser une personne en rapport à son identité de genre.
La question s’est concrètement posée il y a quelque temps dans une affaire qui a secoué la communauté de Brisbane, au nord-ouest de l’Australie. L’institut pentecôtiste Citipointe Christian College avait demandé aux parents d’élèves de signer un contrat assurant que leurs enfants n’étaient ni homosexuels ni transgenres.
Face au tollé public et aux pressions, la direction de l’établissement a finalement retiré son projet, affirmant tout de même son droit à «maintenir son éthique» et sa «liberté de continuer à fournir une éducation basée sur nos croyances (chrétiennes) partagées». Les croyances en question, sur lesquelles étaient fondées les clauses du contrat, sont tirées de la «Déclaration de foi» reconnue par le comité d’administration de l’institution et par le réseau international des Eglises pentecôtistes. Le document stipule que les actes homosexuels sont «immoraux» et «offensants pour Dieu» et que les personnes transgenres ne peuvent pas être reconnues.
A quelques mois des élections législatives, les députés et la société civile australienne sont profondément divisés sur la question. Les libéraux modérés clament qu’ils ne soutiendront pas les projets de loi sans un amendement de la clause 38(3) qui pourrait autoriser la discrimination des personnes transgenres.
La réforme légale est critiquée par les associations pour l’égalité qui considèrent qu’elle ne va pas assez loin. Des groupes défendant la liberté religieuse la jugent au contraire excessive.
Christian Schools Australia était l’un des groupes de pression chrétiens qui ont menacé de retirer leur soutien au projet de loi si la section 38(3) était supprimée. L’organisation a toutefois récemment déclaré qu’elle soutiendrait le projet de loi si la modification était limitée aux étudiants homosexuels. (cath.ch/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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