La véracité des propos de Benoît XVI est indubitable, a affirmé le Père Federico Lombardi dans deux entretiens – un en italien et un autre en français – publiés sur le portail officiel Vatican News. Le jésuite, qui fut le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège sous le pontificat de l’Allemand, a souligné que la recherche de la vérité était une caractéristique de la personnalité de Benoît XVI et qu’elle avait toujours été à la première place dans sa vie.
Le prédécesseur de François «n’a jamais cherché à cacher ce qui pouvait être douloureux à reconnaître pour l’Église… Il n’a jamais cherché à donner une belle image fausse de la réalité», a encore assuré celui qui est aujourd’hui président de la Fondation Ratzinger.
Décrivant la lettre du pontife allemand comme «une lettre de vérité sur lui-même, sur la situation de l’Église», le Père Lombardi a salué sa sincérité, «son intensité et sa profondeur». Benoît XVI «voit toute la réalité de la gravité de cette affaire», a-t-il ajouté, bien qu’il ait «beaucoup souffert» d’avoir été accusé de mensonge.
Pour le directeur éditorial du Dicastère pour la communication Andrea Tornielli, le pape émérite de 94 ans a une attitude «pénitentielle». Ses mots, a-t-il écrit dans un éditorial, «sont ceux d’un vieil homme impuissant qui demande sincèrement pardon sans fuir les problèmes concrets».
Benoît XVI ne revendique rien de la bataille qu’il a menée contre les abus en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi puis en tant que pontife, constate Andrea Tornielli. Mais «il écrit, sans se dédouaner, qu’il se sent lui-même interpellé par l’attitude de ceux qui, aujourd’hui encore, sous-estiment le phénomène» et il «invite toute l’Église à ressentir comme sienne la blessure sanglante des abus».
Le président de la Conférence épiscopale allemande (DBK), Mgr Georg Bätzing, a lui aussi salué la déclaration du 265e pape: «Le pape émérite Benoît XVI avait promis de s’exprimer, a-t-il réagi sur le compte Twitter de la DBK. Il a maintenant honoré son engagement. Je lui en suis reconnaissant et il mérite notre respect». Des mots qui ne sont pas anodins de la part de l’évêque de Limbourg, qui avait estimé, après la publication du rapport, que son compatriote devait présenter ses excuses.
Lui emboitant le pas, l’actuel archevêque de Munich-Freising, le cardinal Reinhard Marx, a lui aussi salué la lettre de son prédécesseur dans le diocèse. Il a principalement insisté sur l’attitude de pénitence adoptée par Benoît XVI.
Cependant, selon l’aveu même des médias du Vatican, ces avis positifs ne sont pas unanimement partagés. En effet, plusieurs groupes de laïcs allemands, notamment «Wir sind Kirche" – «Nous sommes l’Église», une association de victimes militant pour une réforme structurelle de l’Église – et «Eckiger Tisch" – «Table d’angle», une autre association de victimes – ont exprimé leur déception.
Ils déplorent «la relativisation permanente de l’Église en termes d’abus: des délits et des erreurs se sont produits, mais personne n’en prend concrètement la responsabilité». (cath.ch/imedia/ak/bh)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/lettre-de-benoit-xvi-les-reactions-a-rome-et-en-allemagne/