Le thème de la huitième édition de cette journée est «Le pouvoir de la sollicitude – les femmes, l’économie et la traite des personnes». Le pontife condamne le «modèle de relations marqué par le pouvoir du sexe masculin sur le sexe féminin» mis en place par la traite des personnes. Cette «exploitation domestique et sexuelle», ajoute-t-il, «renvoie violemment les femmes et les filles à leur rôle supposé de subordonnées» et «de pourvoyeuses de soins et de dispensatrices de plaisir».
«La traite des êtres humains est une violence !», s’exclame le successeur de saint Pierre, rappelant les milliers de femmes et filles victimes de ce phénomène chaque année. Dans un rapport de 2020, les Nations unies estiment que 65% des victimes de la traite dans le monde sont des femmes.
Le pape François cite aussi sainte Joséphine Bakhita (vers 1869 – 1947), célébrée le 8 février, comme l’exemple pour nous montrer «le chemin de la transformation» . Ancienne esclave, enlevé par des trafiquants musulmans à l’âge de huit ans au Soudan, devenue religieuse en Italie, sainte Bakhita montre comment «le changement est possible lorsque nous nous laissons transformer par l’attention que Dieu porte à chacun d’entre nous», explique le pape.
«Dieu a pris soin de Joséphine Bakhita, l’a accompagnée dans le processus de guérison des blessures causées par l’esclavage jusqu’à ce que son cœur, son esprit et ses entrailles deviennent capables de réconciliation, de liberté et de tendresse», déclare-t-il.
Se tournant vers les hommes, le pape les appelle «à dire non à toute violence» et à se rappeler de «l’exemple du bon Samaritain : un homme qui n’a pas honte de se pencher sur son frère et de prendre soin de lui».
«La sollicitude, ensemble, hommes et femmes, est l’appel de cette Journée mondiale de prière et de réflexion», conclut le pontife, incitant chacun «à tenir vive» leur indignation envers l’esclavage moderne.
La Journée de prière et de réflection contre la traite des personnes est organisée par l’Union Internationale des Supérieurs Généraux et le réseau Talitha Kum, réseau mondial de religieuses engagées contre ce phénomène. Une marathon de prière mondiale est organisé pendant toute la journée et est transmis sur le site de l’événement en cinq langues.
Lors de l’Angélus dominicale du 6 février, l’organisateurs de la Journée ont aussi apporté une sculpture représentant la libération de personnes victimes par Saint Bakhita sur la place Saint Pierre. La statue devrait être installée à Rome dans un avenir proche, mais son emplacement n’est pas encore connu. (cath.ch/imedia/ic/mp)
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