Le 6 février, qui marque la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines, est l’occasion de se rappeler que cette pratique est encore bien présente, dans le monde et en Suisse. Bien que le nombre exact de victimes à l’échelle mondiale soit inconnu, on estime qu’au moins 200 millions de filles et de femmes âgées de 15 à 49 ans et originaires de 31 pays ont subi une excision. D’après les estimations les plus récentes, jusqu’à 22’000 filles et femmes résidant en Suisse ont subi une telle mutilation ou risquent d’en être victime.
Or, nombre d’entre elles n’abordent pas d’elles-mêmes ce sujet tabou. Elles ont besoin de spécialistes sensibilisés à cette question.
La thématique est cependant à peine effleurée dans la formation du personnel social, de santé et d’encadrement. Beaucoup de communautés issues de la migration n’ont en outre pas suffisamment accès aux offres d’aide en la matière et aux informations sur la situation juridique en Suisse.
Le Réseau suisse contre l’excision s’efforce de remédier à ces lacunes en mettant en place des points de contact régionaux dans toute la Suisse, rapporte Caritas Suisse dans un communiqué du 3 février 2022. L’œuvre d’entraide catholique mène ces activités avec Santé sexuelle Suisse et le Centre suisse de compétence pour les droits humains.
Ces ONG organisent en outre des formations continues pour le personnel hospitalier.
Le Réseau accomplit également un travail de prévention qui garantit l’échange avec les communautés concernées par l’excision. La collaboration avec des multiplicatrices et multiplicateurs aide à sortir ces dernières de leur isolement.
L’engagement a déjà porté ses fruits: dans tout le pays des points de contact spécialisés ont effectivement été ouverts, qui dispensent des conseils en matière de prévention et de santé. Le Réseau suisse contre l’excision est convaincu qu’il faut combiner des mesures de prévention, de formation continue et de conseil pour faire face à la problématique complexe.
Les moyens financiers nécessaires pour garantir ces offres sur le long terme font cependant souvent défaut, note Caritas. C’est pourquoi le Conseil fédéral a appelé les cantons à renforcer leur engagement contre les mutilations génitales et à assurer la pérennité des activités déployées en la matière, notamment à travers le rapport publié en 2020 sous le titre Mesures contre l’excision. (cath.ch/com/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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