Mgr Marek Solczyński fut l’un des organisateurs des deux visites successives, en 2016, du pape François dans la région, d’abord en Arménie en juin, puis en Géorgie et Azerbaïdjan en septembre-octobre. Il avait ensuite été nommé nonce apostolique en Tanzanie le 25 avril 2017.
Avec une population majoritairement musulmane, la Turquie représente un pivot stratégique pour le dialogue interreligieux mais aussi pour l’unité des chrétiens. Avec le Portugal, Israël et la Jordanie, la Turquie fait partie des rares pays, hors Italie, à avoir reçu la visite de quatre papes différents dans l’histoire contemporaine, pour une raison essentiellement œcuménique : la ville d’Istanbul abrite en effet le Phanar, le siège du Patriarcat de Constantinople.
Depuis le Concile Vatican II et l’annulation des excommunications réciproques entre Rome et Constantinople, les papes successifs ont pris l’habitude de se rendre en Turquie dans les premières années de leur pontificat, à l’exception de Jean Paul Ier.
Paul VI est ainsi venu en 1967, Jean Paul II en 1979, Benoît XVI en 2006 et François en 2014. La visite du pape argentin lui avait aussi donné l’occasion de rencontrer la diaspora chaldéenne : l’exil de nombreux chrétiens confrontés aux guerres en Syrie et en Irak a transformé le visage des communautés chrétiennes en Turquie, apportant un regain de dynamisme à certaines paroisses.
Faute de recensement, la proportion de catholiques dans la population de la Turquie demeure difficile à estimer. L’Église catholique (qui se répartit entre une petite minorité latine, et les diasporas arménienne-catholique et orientales) ne bénéficie pas de la personnalité juridique, contrairement à d’autres minorités comme les Arméniens apostoliques, les orthodoxes grecs et les juifs.
Les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Turquie permettent néanmoins de maintenir des contacts institutionnels. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui avait reçu le pape à Ankara le 28 novembre 2014, avait à son tour été reçu au Vatican le 5 février 2018. Plusieurs échanges téléphoniques ont également eu lieu entre les deux hommes, notamment sur la question du statut de Jérusalem.
Mais des sujets de contentieux existent. Lors de la prière de l’Angélus, le dimanche 12 juillet 2020, le Pape François s’était dit «très affligé» par la reconversion de la basilique Sainte-Sophie en mosquée, une décision du président Erdogan s’intégrant dans une série de symboles évoquant la nostalgie de l’Empire ottoman. (cath.ch/imedia/cv/bh)
Un nonce polonais
Mgr Marek Solczyński ordonné prêtre en 1987 pour le diocèse de Kalisz, en Pologne, est entré au service de la diplomatie du Saint-Siège en 1993, après des études à la Grégorienne et à l’Académie ecclésiastique. Il a notamment été nonce apostolique dans plusieurs pays du Caucase (l’Arménie et la Géorgie à partir de 2011, et l’Azerbaïdjan à partir de 2012), recevant à ce titre l’ordination épiscopale des mains de Benoît XVI le 6 janvier 2012. CV
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