Le cardinal Wilton Gregory de Washington s’est joint au concert de condamnations après la projection de slogans ›pro-choice’ contre la basilique, pendant une messe et une adoration à la veille de la Marche pour la vie le 20 janvier rapporte le site Catholic News Agency (CNA).
La question de savoir si cet affichage a enfreint la loi est toutefois différente et plutôt délicate à trancher. Selon son site internet, la basilique entend «offrir un lieu de prière, de pèlerinage et de culte respectueux et sans distraction». Elle interdit toute intrusion et «la distribution de tout matériel non approuvé par la basilique sur sa propriété privée, quelle que soit la cause ou la question représentée». Aucune activité, événement ou utilisation ne peut avoir lieu sans une approbation écrite préalable.
Le non-respect de cette politique entraînera une notification aux forces de l’ordre et le dépôt de «toutes les accusations criminelles appropriées», précise la basilique.
Une projection lumineuse ciblée sur une propriété constitue-t-elle pour autant intrusion illégale en vertu de la loi actuelle? La question divise les juristes. De fait, divers manifestants utilisent cette tactique depuis plus d’une décennie aux Etats-Unis. Des membres de syndicats ont projeté leurs messages sur des entreprises lors de conflits de travail, et un critique du président Donald Trump a projeté un message sur l’hôtel Trump à Washington.
Les groupes opposés à l’avortement en ont eux-mêmes fait usage en projetant des images d’une victime d’avortement sur les bâtiments d’une clinique d’avortement Planned Parenthood.
La question se corse encore un peu quand on sait que le groupe ›Catholics for Choice’ est à l’origine de la projection. La plupart des évêques américains refusent de considérer ce groupe comme catholique. Le cardinal Gregory a déclaré, en citant la trahison de Judas, que la projection démontrait que les manifestants «sont vraiment extérieurs à l’Église».
Selon John Czarnetzky, professeur de droit, il est probable que que les organisateurs de la projection aient calculé leurs actions pour éviter d’enfreindre la loi. Si la manifestation avait perturbé les services à l’intérieur de la basilique la violation de la loi serait claire.
Si les projections lumineuses et les manifestants obscènes et agressifs peuvent être provocants, J. Czarnetzky conseille aux catholiques de répondre en suivant le conseil du Christ de «tendre l’autre joue». Toute altercation physique entre une personne irritée et les protestataires pourrait entraîner des poursuites judiciaires contre la personne irritée, a-t-il averti. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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