Catt.ch/Silvia Giuggiari; Traduction et adaptation: Davide Pesenti
Dans le diocèse de Lugano, les paroisses et les groupes de partages ont eu jusqu’au 23 janvier pour transmettre aux responsables les fruits de leurs réflexions lors de la consultation diocésaine du Synode.
À Lugano, la phase de consultation diocésaine a été aussi une occasion privilégiée pour entendre les souhaits et les réflexions des plus petits. Pour inviter les enfants à se sentir également partie prenante de la proposition synodale, au début de la phase diocésaine, les jeunes d’une paroisse du centre-ville ont reçu une brique de lego, avec l’invitation à la garder dans leur poche.
Le parcours d’échanges avec les enfants s’est structuré autour du sens de la communauté et du besoin de le rendre explicite. Une initiative mise en place en collaboration avec le «Réseau de la pastorale jeunesse diocésaine».
«Notre intention était de les inviter à se souvenir chaque jour du fait qu’ils font partie de quelque chose de grand qu’est l’Église», explique don Emanuele di Marco, responsable de la pastorale jeunesse en ville de Lugano. «Un dimanche après-midi, avec les 700 briques de Lego distribuées, nous avons construit, avec les catéchistes, une grande église et nous l’avons placée au milieu de notre Centre-jeunesse. Les enfants et les jeunes y ont déposé leurs réponses à la consultation».
Pendant quatre semaines, l’équipe des catéchistes luganais a laissé une grande liberté aux jeunes. «À la fin du parcours, à leur grande surprise, nous avons collecté environ quatre-vingt-dix cartes postales que nous enverrons à notre évêque diocésain», se réjouit don Emanuele.
Les femmes tessinoises ont également fait entendre leurs voix lors de cette phase de réflexion diocésaine. Rita Bertoldo et Anna Grandi, deux membres de l’Union Féminine Catholique Tessinoise (UFCT), ont participé aux travaux synodaux, notamment à travers des «cellules d’évangélisation» au niveau paroissial.
«Cette première phase nous a permis, tout d’abord, d’instaurer des relations, dans un contexte, comme celui que nous vivons au Tessin, où il est souvent difficile de sortir de sa propre sphère personnelle, explique Rita Bertoldo, enthousiasmée par les fruits de ces partages. Je suis convaincue qu’en partant des fidèles, des groupes et des communautés locales, nous avons réussi à créer un bon dialogue».
«Nous avons surtout discuté de notre relation avec les personnes qui nous entourent et de celle, pas toujours facile, avec l’Église», témoigne la suisse italienne qui, avec l’UCFT, a essayé d’impliquer aussi des femmes extérieures à l’association dans ces échanges à propos de l’avenir de l’Église.
«Nous espérons que ce qui a été recueilli des différentes réalités diocésaines pourra être rapporté à Rome avec franchise et courage, déclare la tessinoise qui, avec l’UCFT, aurait aimé organiser des rencontres dans tous les vicariats diocésains.
«Pour l’instant nous n’avons pas pu le faire. Nous nous engagerons cependant à le faire plus tard, au-delà du Synode. Car nous ne voulons pas que notre association reste une réalité fermée sur elle-même», assure Rita Bertoldo.
Une volonté et une détermination à rencontrer le plus de femmes possibles partagées aussi par Anna Grandi.
«Les réunions ont été un partage d’expériences au cours duquel nous avons réalisé comme les situations que nous vivons sont souvent très similaires les unes aux autres. Ce genre comparaison nous a fait sentir moins seules», assure-t-elle.
Mais que reste-t-il aux fidèles, au terme de cette de la phase de consultation?
«Personnellement, j’ai été touchée par la grande modernité d’un pape qui invite les gens à se remettre en question. Ceci, afin d’essayer de construire une Église qui parte des personnes, en ramenant les individus au cœur de l’être chrétien, confie la tessinoise. Car souvent les personnes ne se sentent pas valorisées».
«L’expérience synodale, souligne Anna, m’a surtout donné l’occasion de partager un chemin, de créer de nouvelles amitiés et de redécouvrir le sens d’être Église. Grâce aux femmes de l’UFCT, j’ai découvert la possibilité d’un dialogue, même entre communautés différentes. Ceci démontre que le cœur de la foi n’est jamais perdu».
«Je souhaite que le cheminement synodal que nous avons partagé ces derniers mois ne se termine pas avec l’envoi des réponses, mais que cette expérience puisse être un moment de prise de conscience de toute l’Église», espère don Emanuele di Marco. (cath.ch/catt.ch/sg/dp/bh)
Rédaction
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