«Écouter avec l’oreille du cœur», tel est le thème de ce message en vue de la journée des communications sociales qui sera célébrée le 29 mai prochain. L’évêque de Rome y recommande de veiller «à qui nous écoutons, à ce que nous écoutons et à comment nous écoutons». Il met en garde contre une «surdité intérieure», invitant en premier lieu à «l’écoute de soi, de nos besoins les plus réels».
«Pour offrir une information solide, équilibrée et complète, il est nécessaire d’avoir écouté pendant longtemps», estime le pape François dans ce texte publié en sept langues. Mais aussi, ajoute-t-il, d’être disposé «à changer d’avis, à modifier ses propres hypothèses initiales». Pour le pontife, l’écoute est en effet une attitude intérieure faite de «patience», et «d’étonnement».
Le pape recommande une écoute «face à face», pointant du doigt la tentation sur les réseaux sociaux «d’espionner», ou encore de rechercher «l’audience», la «réplique choc», de vouloir «ridiculiser l’interlocuteur» et «imposer notre point de vue». L’écoute cherche au contraire à saisir «la complexité de la réalité».
Dans le contexte d’une inflation de nouvelles sur le Covid-19, le pontife note une «méfiance accumulée» à l’égard de «l’information officielle». Il diagnostique une «infodémie» dans laquelle le monde de l’information souffre du manque de crédibilité et de transparence.
Une nouvelle fois, il confie aux journalistes de «donner un nom et une histoire» aux migrants. Des personnes qui ne sont pas, insiste-t-il, des chiffres ni «de dangereux envahisseurs», mais «des visages… des regards, des attentes, des souffrances».
Enfin, le pape François conclut son message en demandant également plus d’écoute dans l’Église. «Dans l’action pastorale, le travail le plus important est ›l’apostolat de l’oreille’», écrit-il en exhortant à «écouter, avant de parler», à «donner gratuitement un peu de son temps pour écouter les gens».
Près de quatre mois après l’ouverture du chemin synodal sur la synodalité, le pontife argentin souhaite que celui-ci soit «une grande occasion d’écoute réciproque». Il préconise d’écouter «plusieurs voix» pour ne pas former «d’alignements idéologiques» ni «d’oppositions stériles». (cath.ch/imedia/ak/rz)
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