Contrairement à son témoignage initial, il reconnaît désormais avoir participé à une réunion en 1980 [cf. cas 41] pendant laquelle l’accueil dans l’archidiocèse d’un prêtre mis en cause pour pédophilie avait été étudié. Il affirme que son erreur dans la déposition est la «conséquence d’un oubli lors du traitement rédactionnel de sa prise de position».
Dans son témoignage de 82 pages, publié en annexe du rapport, Benoît XVI niait catégoriquement et à de nombreuses reprises avoir participé à cette réunion du 15 janvier 1980 en tant qu’archevêque. Une affirmation qui n’avait pas convaincu les experts du cabinet d’avocats munichois Westpfahl Spiker Wastl, ces derniers jugeant l’affirmation «peu crédible».
Le rapport appuyait son avis sur plusieurs éléments d’archives, notamment un procès-verbal de la réunion dans lequel son nom figurait. Un document qui donnait en effet dans l’ordre du jour une discussion dans lequel le cardinal avait rendu compte de «l’entretien que le pape Jean-Paul II a eu le 28 décembre 1979 avec quelques évêques allemands au sujet du cas du professeur [Hans] Küng», le théologien «rival» du pontife allemand tombé à cette époque en déchéance aux yeux de Rome.
Lors de cette réunion, «il n’a pas été décidé d’un engagement pastoral du prêtre concerné», assure désormais le pontife émérite par l’intermédiaire de son secrétaire Mgr Georg Gänswein. Au contraire, on aurait simplement accédé à la demande du prêtre «d’être hébergé à Munich pendant son traitement thérapeutique». Le prêtre devait être pris en charge médicalement à la suite d’abus sexuels sur mineurs.
Dans sa déposition, publiée sur Vatican News, Benoît XVI assure que son erreur n’était «pas due à une mauvaise intention», s’en dit «très désolé» et prie les experts de l’en excuser.
L’ancien pape doit faire une déclaration détaillée à une date ultérieure, a fait savoir son secrétaire. Il expliquera à cette occasion en détail ce qui s’est dit lors de la réunion de janvier 1980.
L’homme de 94 ans explique que l’examen complet de l’expertise de près de 1’900 pages lui demande encore du temps, en particulier en raison de son âge et de sa santé. La lecture qu’il en a faite jusqu’à présent, a-t-il souligné, l’a rempli «de honte et de douleur pour les souffrances» infligées aux victimes. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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