Depuis la fenêtre du Palais apostolique, le successeur de Pierre a expliqué aux fidèles rassemblés sa décision de proclamer saint Irénée de Lyon Docteur de l’Église. Elle a été annoncée le 21 janvier, dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, a-t-il souligné.
«La doctrine de ce saint pasteur et maître est comme un pont entre l’Orient et l’Occident», a précisé le pontife de 85 ans. «C’est pourquoi nous l’appelons Docteur de l’Unité, Doctor Unitatis«. C’est le cardinal Philippe Barbarin qui avait demandé, en janvier 2018, au pontife argentin de faire de ce Père de l’Église du IIe siècle un Docteur pour l’Église.
Le pape François est par ailleurs revenu sur la béatification, le 22 janvier, du prêtre jésuite Rutilio Grande García et deux compagnons laïcs, ainsi que du prêtre franciscain Cosme Spessotto, tous quatre «martyrs de la foi». Ils ont été déclarés bienheureux devant 6’000 fidèles rassemblés à San Salvador, la capitale du pays.
«Ils se sont tenus aux côtés des pauvres, témoignant de l’Évangile, de la vérité et de la justice, jusqu’à l’effusion de leur sang», a mis en avant le pape sud-américain, avant de les faire applaudir par la foule.
Le Père Rutilio Grande a été assassiné avec deux laïcs en 1977 par des hommes au service du régime en raison de leur engagement auprès des pauvres, à la veille de la guerre civile. Proche des plus petits également, le missionnaire franciscain qui plaidait la non-violence fut, quant à lui, tué dans les premiers mois de la guerre civile qui ravagea le Salvador de 1979 à 1992.
Le pape François a donné également quelques conseils aux prêtres pour ajuster leurs homélies et toucher le cœur des fidèles. Il a par ailleurs proposé à tous les chrétiens de lire cette année la totalité de l’Évangile de Luc.
«Tant d’homélies – je le dis avec respect mais avec tristesse – sont abstraites, et au lieu de réveiller l’âme, elles l’endorment», a-t-il déploré. «Quand les fidèles commencent à regarder l’heure – «quand est-ce que ça va finir?» – ils endorment l’âme», a-t-il répété, devant une foule rassemblée sous un soleil printanier.
«Si un prêtre veut donner des cours, des conférences, qu’il le fasse, mais ailleurs, pas au moment de l’homélie»
Alors que l’Église célèbre le dimanche de la Parole de Dieu, le pape François a prévenu les prédicateurs: «Sans l’onction de l’Esprit, [la prédication] appauvrit la Parole de Dieu, tombe dans le moralisme ou les concepts abstraits». Et le pape de faire une mise au point: si un prêtre «veut donner des cours, des conférences, qu’il le fasse, mais ailleurs, pas au moment de l’homélie».
À ceux qui prêchent durant la messe, le pape a expliqué qu’ils étaient «les premiers à devoir faire l’expérience de ‘l’aujourd’hui’ de Jésus»; une expérience de chaque jour qui rend pertinente et concrète la parole de Dieu, et non une «histoire antique».
L’évêque de Rome a finalement proposé à chacun de se familiariser chaque jour avec la Parole de Dieu. «Transportez l’Évangile dans votre poche ou dans votre sac», a-t-il incité. «Avec le temps, nous découvrirons que ces mots sont destinés à nous, à nos vies».
Il a alors fait à tous la proposition de lire personnellement et en entier l’Évangile de Luc, celui de la miséricorde. «Un petit pas chaque jour?», a-t-il conclu. (cath.ch/imedia/hl/gr)
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