À la veille de l’ouverture de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier, le pape François a reçu en audience une délégation œcuménique venue de Finlande. Étaient notamment présents un évêque luthérien, Mgr Jukka Keskitalo, ainsi que des représentants chrétiens samis, un peuple autochtone de Laponie.
Dans son discours, le pape François a insisté sur la nécessité d’aller toujours «de l’avant avec une humble patience». Il a reconnu que la route pouvait être longue et fatigante, et que les objectifs pouvaient parfois sembler «encore lointains et difficiles à atteindre».
Il a cependant mis en avant deux anniversaires dont les célébrations pourraient contribuer à faire avancer les chrétiens sur le chemin de la communion.
«En 2025, nous célébrerons le 1700e anniversaire du Concile de Nicée», a d’abord expliqué le pape François. «La confession trinitaire et christologique de ce Concile, qui reconnaît Jésus comme ‘vrai Dieu issu du vrai Dieu’, ‘consubstantiel au Père’, nous unit à tous les baptisés», a-t-il souligné, insistant sur le fait que ce n’est qu’en étant proches du Christ «que nous parcourrons pleinement le chemin de la pleine unité».
La deuxième célébration se déroulera en 2030, avec la commémoration du 500e anniversaire de la Confession d’Augsbourg, a encore indiqué le pape. «Y serons-nous? N’y serons-nous pas? Je ne sais pas», a glissé en aparté le pontife de 85 ans. «À une époque où les chrétiens étaient sur le point de se séparer, cette Confession a tenté de préserver l’unité», a-t-il expliqué.
Ce traité, signé par Charles Quint, empereur romain germanique et défenseur du catholicisme, et la ligue de Smakalde, union des princes protestants de l’Empire, mit fin momentanément aux guerres de religion entre 1555 et 1618 en Europe centrale. Il instaurait le principe de droit cujus regio, ejus religio, soit «celui qui possède le territoire détermine la religion».
Ce texte fut finalement rejeté par les théologiens catholiques et ne put empêcher la division, a rappelé le pape. Cependant, a-t-il assuré, cet anniversaire pourrait être «une occasion féconde pour nous confirmer et nous fortifier sur le chemin de la communion».
En juin 2021, le pape François avait plaidé devant les représentants de la fédération luthérienne mondiale pour une poursuite du voyage «du conflit vers la communion». S’il est impossible de se défaire «des tristes événements» du passé, il est possible de les relire dans le cadre d’une «histoire réconciliée», déclarait-il, alors que l’année 2021 marquait les 500 ans de l’excommunication de Martin Luther.
S’adressant en particulier à la délégation des Samis, le pape François a par ailleurs souligné qu’un «pasteur doit être concret avec des personnes concrètes, avec un peuple concret, mais qu’il ne doit jamais cesser de rêver». Comme il le fait régulièrement, il a invité les fidèles autochtones à avancer sur le chemin de l’unité dans leur vie quotidienne, en laissant les théologiens étudier et discuter de leur côté. (cath.ch/imedia/hl/rz)
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