Il y a eu jusqu’ici, trois menaces par appels téléphoniques contre le prêtre. Il a reconnu l’un d’eux, qui a un profil Facebook, a rapporté une radio locale, La voix de la jeunesse.
Le 29 décembre dernier, à l’issue d’une rencontre entre le Premier ministre Nuno Nabian et les dirigeants musulmans et chrétiens du pays, Mgr Lampra Cá avait invité ceux les autorités, à l’unité. L’archevêque de Bissau a aussi plaidé pour « un comportement moral irréprochable » et au « respect scrupuleux des lois ».
«Les religieux n’ont pas leur place en politique»
Ces propos ont été mal interprétés par le président Embalo, pour qui ils ont une connotation politique. «Je ne sais pas si un évêque fait de la politique. Mais, ce que je sais, en revanche, c’est que sa place est dans une église, tout comme celle de l’imam l’est dans une mosquée», a-t-il rétorqué.
«Pour moi, les religieux n’ont pas leur place dans le palais de la République. Si Mgr José Lampra Cà veut faire de la politique, il peut le faire, car il y a beaucoup de groupes politiques qui seraient prêts à lui trouver une carte de militant.»
Relatant l’incident, le Père Augusto Mutna Tambá a qualifié «d’irrespectueux et de très irresponsables», des propos du président. Ce qui lui vaut l’ire et les menaces de ses partisans.
La Ligue guinéenne des droits de l’homme (LGDH) a dénoncé les menaces contre le prêtre catholique, rappelant que la Guinée-Bissau est un pays de tolérance et le dialogue interreligieux. Le pays compte environ la moitié de musulmans, 30% d’animistes et 20% de chrétiens. (cath.ch/ibc/mp)
Ibrahima Cisse
Portail catholique suisse
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