L’héritage de saint François d’Assise reste bien présent à Lausanne. À l’occasion des 750 ans de la consécration de l’église construite à Lausanne par les franciscains, l’esprit du ›poverello’ inspire toujours un large public. Les croyants bien sûr, mais aussi les nombreuses personnes attirées par l’aspect patrimonial et culturel du lieu.
Le municipal David Payot a présidé le 12 janvier 2022 la cérémonie d’ouverture des festivités. Il a souligné l’esprit de fraternité, le courage et l’humilité qui caractérisent saint François, rapporte le quotidien 24 Heures.En tant que responsable de la Direction enfance, jeunesse l’élu a aussi insisté sur les nombreuses propositions destinées au jeune public, en famille ou avec les écoles. Des lieux habituellement inaccessibles comme le clocher, le pigeonnier, l’horloge, la charpente et les orgues seront ouverts au public lors de visites guidées.
De son côté, Jean-François Ramelet, pasteur de Saint-François, a rappelé le rôle historique de cette église dans la cité et l’importance du dialogue entre l’art et la spiritualité qui fait de ce lieu un bouillon de culture. Saint François se veut un édifice vivant, un lieu d’accueil. Cet anniversaire est l’occasion de mettre en valeur un bâtiment emblématique de Lausanne, dans ses dimensions cultuelles, culturelles et sociales.
La Ville de Lausanne, propriétaire des lieux, l’Église réformée du canton de Vaud et de nombreux partenaires et sponsors ont concocté une large programmation artistique et spirituel avec plus de 60 événements durant toute l’année 2022.
Arrivés à Lausanne en 1258, moins de 50 ans après leur fondation, les franciscains construisent un couvent et une église consacrée entre 1260 et 1280. A cette époque, elle n’est pas au cœur de la ville comme aujourd’hui, mais à sa bordure sud. Typique des constructions érigées par les ordres mendiants, elle n’a pas de tour et seul son chœur est voûté. La nef et le chœur présentent déjà leurs dimensions actuelles.
En 1368, un gros incendie dévaste la ville. L’église et le couvent sont gravement touchés. Rapidement, les dons affluent pour la reconstruction, notamment de la Maison de Savoie. L’église, dont la nef est désormais recouverte d’une voûte, reprend vie. Autour de 1400, dérogeant à leur règle de simplicité, les franciscains construisent un clocher. La silhouette actuelle de l’église se dessine.
En mars 1536, le réformateur Pierre Viret prêche pour la première fois à Lausanne de la chaire de Saint-François. L’église devient un lieu de rassemblement des réformateurs. Les Bernois, qui occupent le pays de Vaud la même année, imposent le culte protestant et les franciscains doivent quitter Lausanne. Leurs biens sont attribués à la Ville.
Le couvent, sécularisé disparaît peu à peu mais l’église, devenue temple, connaît une vie intense. En 1537 et 1538, deux des trois premiers synodes de l’Eglise réformée siègent à Saint-François.
Au XIXe siècle, la ville change: les fortifications sont démolies, la place Saint-François est comblée. Les bâtiments adossés à l’église sont supprimés pour faciliter la circulation. Au moment où les restaurations commencent, Saint-François est dans un état de dégradation alarmant. L’église est classée monument historique en 1900 ce qui inaugure presque un siècle de chantier. De nouveaux vitraux viennent orner les fenêtres de l’église.
Le chœur est rénové dans les années 1960, une nouvelle table de communion installée en son centre. L’inauguration de la monumentale porte de bronze clôt en beauté la dernière restauration de l’édifice en 1996. (cath.ch/24H/mp)
Maurice Page
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