Pour justifier cette mesure visant les Missionnaires de la Charité, qui avait suscité des inquiétudes au plan international, le ministère indien de l’Intérieur avait invoqué des «éléments défavorables». La demande de renouvellement d’enregistrement de leur licence en vertu du Foreign Contribution Regulation Act (FCRA) avait été rejetée «pour ne pas avoir satisfait aux conditions d’éligibilité». La licence a finalement été renouvelée, a déclaré à l’AFP Sunita Kumar, porte-parole des Missionnaires de la Charité.
L’organisation des Missionnaires de la Charité, fondée en 1950 par mère Teresa, gère des foyers d’accueil à travers l’Inde. Selon le journal indien de langue anglaise «The Hindu», les sœurs de Mère Teresa ont obtenu environ 12 millions d’euros de financements étrangers au cours de l’exercice 2020-21.
Dans un climat délicat pour les minorités religieuses, le gouvernement de Narendra Modi a été accusé de bloquer l’accès aux financements étrangers des organisations caritatives et de défense des droits humains actives en Inde. En effet, la législation régissant les contributions étrangères aux organisations caritatives indiennes a été durcie en 2020 par le gouvernement indien, créant des difficultés pour de nombreuses organisations internationales opérant en Inde.
Dans le climat politique actuel, les minorités religieuses sont confrontées à des obstacles croissants dans un climat de division fomenté par les nationalistes hindous qui accusent les organisations catholiques de prosélytisme.
Les chrétiens et d’autres membres de minorités religieuses estiment que la justification de la prévention des conversions n’est pas une réalité et font remarquer que les chrétiens ne représentent que 2,3 % des 1,37 milliard d’habitants de l’Inde, alors que les hindous sont la majorité écrasante, représentant près de 80 % de la population du pays.
Les Missionnaires de la Charité ont été contraintes de fermer leur orphelinat de Nirmala Shishu Bhavan, à Kanpur, dans l’Etat indien de l’Uttar Pradesh, suite à l’expiration de leur bail. Ouvert en 1968, il a été construit sur un terrain appartenant au ministère de la Défense indien et dont le bail avait expiré en 2019. Mais ce n’est que tout récemment que le ministère de la Défense a fait cette annonce en affirmant que les religieuses étaient des «intruses» et devaient payer une amende ou être expulsées.
Les religieuses ont placé plus de 1’500 orphelins dans des familles adoptives au cours des cinq dernières années. Les 11 derniers enfants restants, dont la plupart sont lourdement handicapés, ont pu être transférés dans d’autres foyers. (cath.ch/radvat/be)
Jacques Berset
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