Sa famille a ramené Arzoo Raja chez elle après avoir obtenu l’ordonnance du tribunal, assurant qu’elle s’occupera de sa fille avec amour. L’affaire, qui remonte à 2020, a eu une large résonance médiatique, sociale et politique.
En octobre 2020, rappelle l’agence Fides, cette adolescente catholique de 13 ans a été enlevée devant chez elle par son voisin. Le ravisseur, un musulman de 30 ans son aîné, l’a convertie de force à l’islam puis l’a épousée devant un imam. La police a libéré l’adolescente un mois plus tard et l’a placée dans foyer étatique. Le ravisseur a été inculpé pour mariage infantile et viol sur mineure. Il a été libéré sous caution.
Lors de l’audience qui s’est tenue le 22 décembre, le recours déposé par la famille demandait qu’Arzoo Raja soit autorisée à sortir de l’institution gouvernementale de Panah Gah, où elle vivait, confiée aux services sociaux, pour retourner vivre avec ses parents, après une année de réflexion sur ses choix de vie.
Au cours de l’audience, le juge a parlé à la jeune fille et à ses parents. Arzoo Raja a montré sa volonté de retourner chez ses parents. Interrogée sur sa conversion à l’islam, elle a répondu qu’elle s’était convertie «de son plein gré».
Le juge a demandé aux parents d’Arzoo de la ramener chez eux. Les parents ont déclaré qu’ils accueillaient la jeune fille, qu’ils s’engageaient à prendre soin d’elle et à ne pas faire pression sur elle sur la question de la conversion religieuse.
Dilawar Bhatti, président de la Christian Peoples Alliance, qui était présent à l’audience, a salué la décision de la Cour. «C’est une bonne nouvelle qu’Arzoo puisse à nouveau vivre avec sa famille et passer Noël en toute sérénité. Tant de personnes, avocats, travailleurs sociaux, citoyens ont élevé leur voix, se sont impliqués et ont prié pour cette affaire», a-t-il déclaré.
Le tribunal a ordonné qu’Arzoo ne rencontre pas son mari présumé qui fait l’objet d’un procès, en vertu de la loi de 2013 sur la restriction du mariage des enfants et pour violation de la loi sur le mariage précoce.
Le nombre des mariages forcés est en forte hausse au Pakistan. On estime que chaque année, environ 1’000 jeunes filles chrétiennes et hindoues subissent une conversion et un mariage forcé. (cath.ch/fides/bh)
Bernard Hallet
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