Dans son homélie, le pape a invité les quelque 2’000 fidèles participant à la célébration à contempler l’Enfant Jésus de la crèche dans un «étonnement scandaleux»: «Celui qui embrasse l’univers a besoin d’être tenu dans les bras. Lui, qui a fait le soleil, a besoin d’être réchauffé. La tendresse en personne a besoin d’être choyée. L’amour infini a un cœur minuscule, aux faibles battements. […] Le Créateur du monde est sans demeure.»
«Aujourd’hui, a souligné l’évêque de Rome, tout est renversé: Dieu vient petit dans le monde. […] Dieu ne cherche pas la force et le pouvoir, il demande la tendresse et la petitesse intérieure ». Le mystère de Noël est alors un défi, a-t-il fait observer en s’arrêtant sur le paradoxe inhérent à la Nativité: «Dieu se révèle, mais les hommes ne le comprennent pas. […] Dieu s’abaisse et nous voulons monter sur un piédestal.»
Le pape de 85 ans s’est adressé à ceux qui se sentent «faibles, fragiles, inadéquats, peut-être même ratés». «Si tu sens une froide indifférence autour de toi, si les blessures que tu portes en toi crient: ‘Tu ne comptes pas, tu ne vaux rien, tu ne seras jamais aimé comme tu le voudrais’, ce soir si tu sens cela, il te dit ‘Je t’aime comme tu es’», a-t-il affirmé. Il a exhorté à avoir confiance en Dieu sans chercher la visibilité ni le succès», et à quitter l’avidité, les plaintes, les regrets.
Pour le pape François, une seule peur doit saisir l’être humain à Noël: celle de blesser l’amour de Dieu «en méprisant les pauvres par notre indifférence». Ce sont en effet eux qui «nous accueilleront un jour au Ciel, a-t-il ajouté en avertissant avec les mots de la poétesse Emily Dickinson: ‘Celui qui n’a pas trouvé le Ciel ici-bas le manquera là-haut’»
«À Bethléem, Jésus est né près des oubliés des périphéries, et s’est révélé à des bergers, c’est-à-dire des personnes pauvres qui travaillent». Et le pontife de lancer un appel pour «donner une dignité au travail de l’homme, car l’homme est seigneur et non esclave du travail. Plus de morts au travail!» a-t-il lancé. Et engageons-nous à cela.
En conclusion, le pape François a encouragé à «valoriser et à redécouvrir les petites choses de la vie». Il a invité tous, pauvres et riches à retourner à Bethléem, à l’essentiel de la foi, et à devenir «une Église qui adore, pauvre et fraternelle».
Durant la prière universelle lue en chinois, en portugais, en arabe, en français et en hindi, l’assemblée a intercédé pour que le Successeur de Pierre demeure ferme dans la foi, et pour que les gouvernants poursuivent le vrai bien. Les fidèles ont également eu une intention de prière spéciale afin que les enfants soient libérés «de toute forme de violence». (cath.ch/imedia/ak/bh)
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