Dans les dossiers complexes qu’ils doivent évaluer, le pontife a demandé aux membres du dicastère dirigé par le cardinal João Braz de Aviz, un discernement «sérieux et patient», spécialement vis-à-vis des communautés récentes, «qui sont encore plus exposées au risque de l’autoréférentialité».
Le pape a notamment appelé à prévenir les abus d’autorité et de pouvoir. À ce propos, il a cité le livre Le voile du silence, du journaliste italien Salvatore Cernuzio. Un ouvrage qui révèle, a-t-il déploré, «non pas des abus éclatants, mais des abus de tous les jours qui font du mal à la force de la vocation».
François a dressé une liste de points sur lesquels rester vigilants, à commencer par les fondateurs eux-mêmes, qui tendent parfois «à se sentir les seuls dépositaires ou interprètes du charisme, comme s’ils étaient au-dessus de l’Église». Autres domaines d’attention: la pastorale des vocations, la formation des candidats, la façon dont s’exerce l’autorité, en particulier la durée des mandats, l’accumulation des pouvoirs, et la séparation entre for interne – ce qui relève du secret de la conscience – et for externe, un thème «qui me préoccupe beaucoup», a confié le pape.
Au fil de son discours, le pape a donné un critère essentiel pour le discernement: la capacité d’une communauté à s’intégrer dans la vie du Peuple de Dieu. Il a chargé les pasteurs d’éclairer les fidèles sur l’authenticité des charismes et la fiabilité de ceux qui se présentent comme fondateurs.
Enfin, pour l’approbation de nouveaux instituts ou communautés, le pontife a invité à développer la collaboration avec les évêques diocésains – et ces derniers à accepter l’accompagnement du dicastère. Ceci afin d’éviter la naissance d’instituts sans motivation ou vigueur suffisantes, malgré leur «bonne volonté». (cath.ch/imedia/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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