Les Apôtres, les travaux d’Hercule, le drapeau européen… le nombre 12 est présent à tous les coins de rue dans notre culture. Pourquoi lui et pas un autre? C’est tout d’abord qu’il possède des qualités uniques.
Le 12 est notamment qualifié de «sublime». C’est en effet un entier naturel dont le nombre des diviseurs et la somme des diviseurs sont tous deux des nombres parfaits. Il n’y en a que deux existant. Le second, comptant 76 chiffres, sera épargné au lecteur.
Il a été repris par de nombreuses cultures dans le monde pour symboliser le cycle. Les Occidentaux sont familiers des douze mois de l’année, des douze heures du jour et de la nuit, ou encore des 12 signes du Zodiaque.
Le nombre est également très présent dans la Bible. Il est à vrai dire, avec le 7, le seul chiffre dont on peut être sûr du symbolisme, dans le Livre sacré, affirme Régis Burnet, professeur d’exégèse à l’UCLouvain, interrogé par le site catholique belge cathobel.
Si le 7 est le chiffre de la semaine, le temps «parfait», le 12 fait d’abord référence aux signes du Zodiaque dans les traditions babylonienne et égyptienne. «Ce qui se voit dans le ciel se dit sur Terre».
Comme il y a 12 constellations zodiacales, il y aura 12 lieux sur Terre, donc douze tribus d’Israël, comme l’Egypte comptait 12 divisions administratives, note l’exégète belge. 12 est donc le chiffre du peuple, du peuple dans sa complétude.
Le nombre permet aussi de comprendre la mention des 144’000 dans l’Apocalypse. 144 étant le carré de 12, il représente donc le peuple parfait. Et le 1000, en Grec, fonctionne comme un suffixe pour signifier beaucoup. 144’000 correspond donc au peuple innombrable voulu par Dieu, c’est le chiffre du peuple élu.
Pour certains symbolistes et superstitieux, le 12 est en outre à considérer à l’aune du nombre qui lui succède. S’il est le signe de l’aboutissement et de la perfection, le 13 signale, lui, un risque de disharmonie. Les 13 participants du dernier repas du Christ, ou le treizième chapitre de l’Apocalypse (où la Bête apparaît) sont la marque de la chute et du mal.
Régis Burnet met cependant en garde contre les interprétations hâtives et les «décodages» en tout genre. «On essaie de faire rendre des comptes aux chiffres, alors qu’à ce sujet, il faut bien admettre que «notre base de connaissances est très mince», voire inexistante, dénonce l’exégète de Louvain. «Certains (pseudo-)spécialistes affirment que, derrière certains chiffres, se cachent des vérités codées. Or, dans une certaine mesure, «on peut faire dire tout et n’importe quoi» aux chiffres, avertit-il.
Si le 12 peut certainement inspirer la perfection, le 13 ne devrait ainsi pas empêcher de choisir une chambre d’hôtel portant ce numéro. (cath.ch/cathobel/ag/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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