Sans donner d’explication, le pape François avait accepté la démission de Mgr Michel Aupetit du poste d’archevêque de Paris, le 2 décembre dernier. Ce dernier lui avait remis sa charge après la parution, le 22 novembre, d’un article de l’hebdomadaire Le Point rapportant notamment que le prélat aurait entretenu une liaison avec une femme en 2012.
Interrogé dans l’avion par des journalistes sur sa décision, le pape François a pris le temps d’exprimer son indignation sur la façon dont les choses se sont déroulées.
Le pontife a commencé par dire ne pas savoir exactement ce «qu’a fait Aupetit de si grave» pour que ce dernier en vienne à lui remettre sa démission. «Si nous ne connaissons pas la cause, nous ne pouvons pas condamner. Quelle a été la cause? Qui le sait?», s’est-il interrogé devant les journalistes, leur demandant de faire l’enquête.
Puis il a affirmé que c’était «l’opinion publique» et la «rumeur» qui avaient condamné l’archevêque de Paris.
Il est ensuite revenu sur les accusations rapportées sur Mgr Aupetit, «une faute contre le 6e commandement, pas de façon totale, mais des petites caresses, des massages qu’il faisait à sa secrétaire. C’est ça l’accusation. C’est un péché. Mais cela n’est pas un des péchés les plus graves, parce que les péchés de la chair ne sont pas les plus graves», a-t-il insisté.
«Aupetit est pécheur. Je le suis… comme l’a été Pierre, l’évêque sur lequel Jésus Christ a fondé l’Église», a souligné le 266e pape. Et de s’interroger de nouveau: «Comment la communauté de cette époque a-t-elle pu accepter un évêque pécheur?»
Car, pour le pape, «une Église normale» doit être habituée à se sentir toujours pécheresse. «C’est une Église humble». Il a alors fustigé les situations où «nous faisons semblant de dire: ›mon évêque est un saint’».
Pour clore sa réponse, le pape a résumé sa position. «Quand la rumeur grandit, grandit… elle détruit la réputation d’une personne [qui] ne pourra plus gouverner». Une telle situation relève pour lui «d’une injustice», «parce que sa réputation est détruite, non pas pour son péché […] mais par la rumeur».
Et de conclure par cette formule lapidaire: «C’est pourquoi j’ai accepté la démission d’Aupetit, non pas sur l’autel de la vérité, mais sur l’autel de l’hypocrisie». (cath.ch/imedia/ hl/Aak/cd/ic/rz)
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