Évoquant les conséquences dramatiques des confinements dus au Covid-19, le pontife exprime aux personnes isolées sa proximité. À l’instar des Conférences épiscopales d’Angleterre et des États-Unis, il réclame les meilleurs soins disponibles pour les personnes handicapées, sans que leur handicap soit un critère de mise à l’écart.
Plus largement, l’évêque de Rome dénonce la discrimination et la stigmatisation dont sont victimes les personnes handicapées, pointant du doigt «une culture qui a du mal à comprendre la valeur inestimable de chaque personne». Pour le pape, le handicap n’est pas «une maladie, mais le résultat de l’interaction entre les barrières sociales et les limitations de chaque personne».
Le pontife regrette également les refus d’accès aux sacrements essuyés par certains au sein de l’Église. «Personne ne peut refuser les sacrements aux personnes handicapées», rappelle-t-il en citant le Directoire pour la catéchèse.
Au fil de son message intitulé «Vous êtes mes amis», le pape François médite sur l’amitié avec Jésus, une réalité indéfectible qui «nous protège dans l’épreuve». «L’Église est votre maison !», lance-t-il aussi en invitant les personnes handicapées à contribuer au parcours synodal de deux ans entamé en octobre 2021, qu’il souhaite participatif et inclusif.
D’une façon particulière, il leur confie la mission de la prière : «Je voudrais m’adresser précisément à vous, écrit le pape François, et là où le besoin se fera sentir, j’aimerais que les membres de votre famille ou vos proches vous lisent ces mots et vous transmettent cet appel de ma part : je vous demande de prier.» Cette prière peut n’être qu’un «geste ou un cri», toutefois »personne n’est si fragile qu’il ne puisse prier (…) et intercéder pour le Salut du monde».
Lors d’une présentation de ce message en fin de matinée, le Père Alexandre Awi Mello, secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a indiqué que le Vatican entendait s’investir davantage dans la pastorale des personnes handicapées. Non pas «pour» ces personnes, a-t-il dit, mais «avec» elles. En leur demandant de s’impliquer dans le parcours synodal, a expliqué le prélat, le pape François reconnaît qu’elles sont un sujet ecclésial.
«Je suis contente que le pape ait écrit que je suis importante pour l’Église, qu’elle a besoin de moi, a confié Antonietta, membre de la communauté Foi et Lumière. Certes j’ai besoin de beaucoup de choses de par ma situation, mais j’ai aussi ma mission de disciple de Jésus». À l’inverse, la jeune femme a demandé de ne pas considérer les personnes handicapées comme des «anges». «J’ai mes péchés, comme tout le monde… Je veux être reconnue comme un être humain», a-t-elle ajouté.
Le 6 décembre, le Dicastère lancera la campagne «I am Church» (Je suis Église), pour faire découvrir «une humanité souriante et non pas sujette à la victimisation» avec cinq vidéos. Au programme notamment: les témoignages de jeunes mexicains sourds, des Petites sœurs disciples de l’Agneau accueillant des religieuses atteintes du syndrome de Down en France, et d’Italiens handicapés qui participeront aux Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne en 2023. (cath.ch/imedia/ak/mp)
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