La décision du Saint-Siège ouvre la voie à la prochaine béatification des cinq prêtres tués le 26 mai 1871, pendant la «Semaine sanglante» de la Commune de Paris. Les «Communards», animés d’idéaux libertaires et socialistes, considéraient les membres du clergé comme des alliés de leurs adversaires, les «Versaillais», représentants du gouvernement républicain basé à Versailles.
Le premièr martyr est le Père Henri Planchat. Né en 1823, il rejoint les Frères de Saint Vincent de Paul et est ordonné en 1850. Il poursuit ses études en Italie et revient en France pour exercer son ministère pastoral dans plusieurs villes françaises. En 1863, il est transféré à Paris où il s’occupe des plus pauvres, des blessés de guerre et des malades. Arrêté le 6 avril 1871 par les autorités de la Commune de Paris, il est fusillé le 26 mai de la même année.
Le Père Ladislas Radigue est aussi né en 1823. Il a intégré la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie et de l’Adoration perpétuelle du Saint Sacrement en 1843, avant d’être ordonné en 1848. Il devient le Supérieur de la maison mère de cette congrégation située à Picpus, dans l’est de Paris. Arrêté le 12 avril 1871 par les autorités de la Commune, il est fusillé le 26 mai avec les quatre autres prêtres.
Le Père Polycarpe Tuffier, né en 1807, est lui aussi membre de la Congrégation dite de Picpus depuis 1823. Ordonné en 1830, il est longtemps aumônier à Paris puis devient procureur de sa congrégation dans la maison mère. Il est fusillé le 26 mai.
Le Père Marcellin Rouchouze, né en 1810, est le 3e membre de Picpus. Ce professeur de latin, de mathématiques et de philosophie est envoyé en Belgique pour travailler dans les collèges de la congrégation et est ordonné prêtre en 1852. Présent à Paris pendant la Commune, il est fusillé avec ses confrères
Le Père Frézal Tardieu, né en 1814, ›picpussien’ lui aussi a été ordonné en 1840, il était enseignant en théologie dogmatique et conseiller général de la Congrégation dans la maison mère de Picpus à Paris quand il est arrêté puis fusillé.
La Congrégation pour les causes des saints explique que la haine de la foi était «la motivation dominante des actions des bourreaux» de ces cinq prêtres. «La Commune, en plus des exigences sociopolitiques, avait des implications antireligieuses évidentes», considère le dicastère, certains Communards percevant la religion comme «un obstacle à éliminer».
La haine de la foi est en outre confirmée par «la férocité perpétrée contre les religieux par la foule en colère et le pillage des lieux et du mobilier servant au culte», ainsi que les profanations eucharistiques. Tous les martyrs étaient en outre «conscients du risque qu’ils couraient».
Cette appréciation romaine pourrait bien réveiller certaines susceptibilités en France notamment au sein d’une partie de la gauche. Une procession de catholiques qui rendaient hommage aux ecclésiastiques exécutés il y a 150 ans pendant la Commune de Paris a été prise à partie le 29 mai 2021 par des «Communards», aux cris de: «A bas les Versaillais». Un enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour violences volontaires. (cath.ch/imedia/mp)
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