Roland Juchem, CIC, traduction et adaptation Maurice Page
«En juillet 2021, le nonce m’a appelé. Il devait établir une liste de quatre personnes pour ce poste au sein de la Garde suisse; il m’a demandé si j’étais prêt à me rendre disponible pour le processus de sélection», explique le Père Kolumban. Au départ, il pensait refuser mais il a changé d’avis après en avoir discuté avec le Père-Abbé Urban Federer et Mgr Alain de Raemy qui a été aumônier de la Garde. Sa nomination a été annoncée à la fin août et il a pris officiellement ses fonctions le 16 octobre. En principe pour un mandat de cinq ans, renouvelable.
«Compte tenu du fait que je ne suis ici que depuis peu de temps, je ressens une très bonne atmosphère. C’est comme une grande famille, on se voit tout le temps, on peut difficilement s’éviter», témoigne le bénédictin
Le chapelain de la garde est responsable des services religieux, de l’éducation religieuse et de l’approfondissement de la foi pour les gardes et le cas échéant pour leurs familles. Beaucoup des gardes sont loin de chez eux pendant longtemps. En plus de la routine quotidienne serrée, toutes sortes de questions surgissent. «Vous êtes un peu comme un père et une mère pour eux» explique le Père Kolumban. «Je suis également responsable pastoralement des 22 familles des gardes avec leurs enfants. Cela signifie que je les baptise, que je les prépare aux sacrements.»
L’aumônier est en outre responsable des manifestations culturelles, des excursions et des pèlerinages, par exemple à Assise, Lorette, le Mont Cassin, le pèlerinage militaire annuel à Lourdes ou encore la Terre Sainte. «Comme tout le monde ne peut pas être absent en même temps, ces pèlerinages se déroulent l’un après l’autre en trois groupes. Maintenant que tout le monde a été vacciné, nous pouvons espérer recommencer l’année prochaine.» Pour le chapelain, ces voyages sont importants pour le développement de la communauté, car les gens ont plus de temps pour se parler et apprendre à se connaître.
Les entretiens personnels avec les gardes font aussi partie du quotidien du chapelain. «Il est d’usage le week-end, quand il y a un peu moins de monde, que l’aumônier se rende dans les postes et parle avec les gardes. S’ils sont assis ou debout quelque part, seuls, pendant des heures, c’est souvent le moment de discuter. Pour entendre ce qu’ils ont en tête, où ils en sont, quels sont leurs projets. (…) Si vous voulez établir un contact durable avec les jeunes, vous devez avoir le temps et prendre le temps.»
Parmi les projets du Père Kolumban, il y celui de visiter les services du Vatican avec des gardes afin qu’ils puissent encore mieux connaître l’institution mondiale dans laquelle ils travaillent. «L’Église fait un travail précieux en secret et en silence, même dans les zones de conflit. Si seulement il était possible de transmettre la valeur et la signification de ce travail. Cela me semble être une grande opportunité pour les jeunes hommes. Lorsqu’ils rentrent en Suisse et qu’ils sont confrontés à des questions critiques sur l’Église, ils pourront mettre en avant d’autres aspects et expliquer que cette institution a beaucoup de sens sur le plan humanitaire également.»
Interrogé sur l’intérêt des jeunes pour un service à la Garde Suisse pontificale, le chapelain développe plusieurs raisons: «D’une part, les gardes reçoivent ici une solide formation et une éducation complémentaire. En outre, il est intéressant de vivre et de travailler dans un endroit aussi riche sur le plan historique et culturel et d’apprendre une nouvelle langue. Enfin, au Vatican, vous pouvez vivre au quotidien le pouls d’une religion mondiale, pour ainsi dire. Des personnalités du monde entier vont et viennent. (…) Je considère qu’il est de mon devoir d’aider ces jeunes hommes non seulement à mieux comprendre l’institution de l’église, mais aussi à se familiariser avec le mystère invisible qui la sous-tend. (cath.ch/cic/mp)
Kolumban Reichlin
Originaire du canton de Schwytz, le Père Kolumban Reichlin (50 ans) est entré au monastère d’Einsiedeln en 1991 après avoir obtenu son baccalauréat. Après y avoir étudié la théologie à St. Meinrad (Indiana, USA), il a été ordonné prêtre à Einsiedeln en 1997. Il a ensuite étudié l’histoire et les sciences liturgiques à Berne, Fribourg et Rome. Au monastère d’Einsiedeln, il a assumé diverses tâches, notamment celle de responsable du pèlerinage. De 2009 à 2020, Reichlin a été prieur de la prévôté de Sankt Gerold dans le Vorarlberg, en Autriche qui appartient à l’abbaye d’Einsiedeln. (cic)
Rédaction
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/kolumban-reichlin-la-garde-suisse-reste-une-ecole-de-vie-unique/