«Un prêtre appartenant à l’une des communautés catholiques présentes en Terre Sainte peut également administrer les sacrements de la Pénitence, de l’Eucharistie et de l’Onction des Malades aux chrétiens appartenant aux Eglises orthodoxes et orientales non catholiques, s’ils en font la demande spontanément, de leur propre initiative, et s’ils sont convenablement préparés», affirment les Directives pastorales œcuméniques. Le texte vient d’être publié en arabe par l’Assemblée des évêques catholiques ordinaires de Terre Sainte, rapporte le 4 novembre 2021 l’agence d’information vaticane Fides.
Les directives s’appliquent à toutes les Eglises catholiques de Terre Sainte (Palestine, Israël, Jordanie, Chypre). Elles concernent les communautés latines, maronites, melkites, chaldéennes, syriennes, arméniennes et coptes.
Le texte des évêques relève l’importance particulière de la «question œcuménique» dans le contexte de la Terre Sainte, où de multiples rites et traditions ecclésiales ont toujours coexisté. «Cette diversité, au cours de l’histoire, au lieu d’être reconnue et accueillie comme une richesse, a souvent été réduite à un simple instrument de différenciation identitaire (…)», déplorent-ils.
Le document reconnaît que la situation est désormais «complètement différente». Le chemin œcuménique fortement promu après le Concile Vatican II, des gestes tels que le pèlerinage du Pape Paul VI en Terre Sainte en 1964, ainsi que les conditions politiques et sociales difficiles vécues en Terre Sainte au cours des dernières décennies, ont contribué à rapprocher les Eglises. Elles ont également assumé ensemble le récent engagement pour la restauration de la Basilique du Saint Sépulcre, à Jérusalem.
Les mariages mixtes, entre époux chrétiens appartenant à des confessions différentes, sont désormais une constante de la vie familiale de tous les baptisés de la région, notent les évêques. Ces époux vont parfois jusqu’à dire qu’ils sont en pleine communion, et que la division ne concerne que le clergé.
Une coexistence spontanée qui s’est heurtée, ces dernières années et «dans certains endroits», à une «tendance à réaffirmer son identité religieuse», affirment les Directives.
Les évêques de Terre Sainte rappellent toutefois qu’il faut «toujours distinguer les relations que l’on peut avoir avec les Églises orthodoxes et orientales de celles que l’on peut vivre avec les Églises et les groupes nés de diverses manières de la Réforme».
Dans l’Eglise catholique romaine, l’hospitalité eucharistique est accordée sur la base d’une réponse individuelle, de l’histoire personnelle, de la motivation qui pousse l’individu à faire sa demande. Il ne s’agit pas d’une réponse globale, communautaire, comme le suppose l’intercommunion, une pratique que l’Eglise catholique rejette.
Le Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme, publié par le Secrétariat romain pour l’unité des chrétiens en 1993, témoigne d’une relative ouverture en ce qui concerne les Églises orthodoxes et d’une position plus négative en ce qui concerne les Églises issues de la Réforme protestante. Le document envisage cependant des exceptions dans des cas particuliers. Cela peut par exemple être le cas des foyers mixtes protestants-catholiques, notamment, et des centres œcuméniques stables qui vivent une recherche et des rencontres de prière régulières.
La Congrégation pour la doctrine de la foi a toutefois refusé, en 2018, la proposition des évêques allemands d’ouvrir l’accès à la communion aux membres d’une Eglise protestante mariés avec un/une catholique. (cath.ch/fides/cx/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/terre-sainte-hospitalite-eucharistique-pour-les-non-catholiques/