Les enquêtes, menées sur la base des normes établies par le pape François dans son motu proprio «Vos estis lux mundi», en sont à différentes étapes, rapporte l’agence catholique aci-prensa. Si certains cas sont encore à l’étude au Mexique, d’autres ont déjà été transmis au Vatican. Le Mexique compte 73 diocèses et quatre prélatures territoriales.
Mgr Franco Coppola a expliqué que la sanction ecclésiastique – dans le cas où il est établi qu’il y a eu dissimulation – peut aller de la réprimande à la révocation, comme cela s’est vu dans d’autres pays. »Nous devons continuer dans cette direction avec encore plus de clarté et de transparence dans l’attitude de tolérance zéro», a insisté le nonce. »Nous devons également commencer à prendre en charge une juste réparation des dommages en faveur des victimes. (…) Il y a encore un long chemin à parcourir pour regagner la confiance, notamment des victimes, de leurs familles et des non-catholiques», a-t-il reconnu. Depuis 2019, le nonce a mis son contact personnel à la disposition des personnes qui souhaitent signaler des cas d’abus dans l’Église.
Des progrès encore nécessaires
Nonce apostolique au Mexique depuis 2016, Mgr Coppola a souligné que «la sensibilité, l’attention et le soin pour éviter que ces crimes ne se reproduisent ont beaucoup augmenté». »Dans presque tous les diocèses une Commission pour la protection des mineurs a été créée. Ces commissions d’une part reçoivent les plaintes et s’occupent des victimes, et sont chargées de la prévention dans les institutions et les structures ecclésiastiques. «Je ne peux pas dire qu’il n’y a plus de problèmes, mais je reconnais qu’un grand effort a été fait pour suivre le rythme de ce que le pape François demande à toute l’Église».
Des relations de pouvoir
Le nonce apostolique a indiqué que, sans être un spécialiste en la matière, son impression «est que, lorsqu’il s’agit d’abus sur des mineurs ou des adultes vulnérables, il y a un sérieux problème dans le développement de la personnalité de l’abuseur, qui recherche des relations asymétriques, qui ne sont donc pas d’amour mais de pouvoir».
Ce problème »ne peut pas être surmonté par la bonne volonté ou l’intention de changer: on a vu que, même si de bonne foi l’agresseur promet de changer, il finit par récidiver». Pour Mgr Coppola, il s’agit «d’un problème psychologique profond qui doit être guéri et qui, pour cette raison, est incompatible avec l’exercice du ministère sacerdotal».
Il regrette que, pendant des années, il y a eu «une certaine superficialité et une méconnaissance des conséquences graves et durables de ces abus». «D’autre part, nous devons nous occuper beaucoup plus et beaucoup mieux de la formation humaine et spirituelle des prêtres, qui est la formation du cœur». Le prélat a souligné que les vrais pasteurs doivent avoir «un cœur rempli à ras bord par le Seigneur et ne ressentent donc pas le besoin de «voler» l’attention, l’affection ou le plaisir des autres». (cath.ch/acip/mp)
Maurice Page
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