Le Premier ministre français Jean Castex, suite à sa rencontre avec le pape François, le 18 octobre 2021, a décrit un pontife «joyeux, dynamique, avec de l’entrain». Des éléments qui démentent les rumeurs d’un pape affaibli et proche de la démission. Dans le sillage de l’hospitalisation du pontife, il y a quelques semaines, les perspectives de conclave avaient pourtant été largement véhiculées dans la presse.
Mais même si François peut avoir encore bien des années de pontificat devant lui, force est de se rappeler qu’il est âgé de 84 ans. Il a toujours assuré qu’il renoncerait à sa charge si les forces lui manquaient pour l’accomplir de façon satisfaisante.
Dans un article d’Il Giornale du 17 octobre, le journaliste Francesco Boezi souscrit en tout cas à l’idée que les factions à l’intérieur du Collège cardinalice s’organisent déjà «afin de n’être pas prises au dépourvu lorsque le sede vacante commencera».
Le spécialiste du Vatican décrit une assemblée d’électeurs actuellement divisée en trois grands courants: les cardinaux «Bergogliens», «progressistes» et enclins à poursuivre la réforme de l’Eglise; les «Ratzingeriens», «conservateurs» et désireux de recentrer l’Eglise sur ses acquis; et le «grand centre», qui regroupe les hauts prélats oscillant entre les deux fronts.
Francesco Boezi note tout d’abord que les «Ratzingeriens» se comptent aujourd’hui «sur les doigts d’une main». Ce qui lui fait dire que l’élection d’un nouveau pape de tendance conservatrice est «totalement improbable».
Dans l’hypothèse d’une large proéminence du clan réformateur, le journaliste affirme qu’il y aurait «beaucoup de noms pour la papauté», dont celui du cardinal philippin Antonio Tagle ou encore de l’Allemand Reinhard Marx.
Mais les «Ratzingeriens», se sentant incapables de placer un de leurs favoris sur le siège de Pierre, pourraient opter pour une autre solution, qui se rapprocherait d’un «pis-aller». Afin d’éviter l’élection d’un pontife trop progressiste, ils pourraient s’allier avec le «grand centre». Ce qui pourrait résulter dans le choix d’un pape «modéré».
Cela est cependant sans compter le prochain consistoire – dont on ignore encore la date, mais dont la tenue est une certitude – dans lequel de nouveaux cardinaux viendront renforcer le Collège.
Quelle sera, suite à cela, la part du «grand centre»? «Peut-être moins que ce que les ›Ratzingeriens’ espèrent», augure Francesco Boezi. (cath.ch/ilgiornale/fb/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-prochain-pape-sera-t-il-un-modere/