Le 26 juin 2018, Emmanuel Macron se rend à Rome pour recevoir son titre de chanoine d’honneur dans la basilique Saint-Jean-de-Latran. Juste avant, le président de la République a été reçu par le pape François pour un tête-à-tête d’une durée record de 57 minutes. Comme l’avait fait remarquer à l’époque le journal Le Monde , le chef de l’Etat français faisait mieux que Barack Obama (52 minutes), Recep Tayyip Erdogan (50 minutes), François Hollande (45 minutes), Nicolas Sarkozy (44 minutes) ou encore Donald Trump (29 minutes). Il n’avait cependant pas battu pour autant le record de 90 minutes de François Mitterrand avec Jean Paul II. (A noter que Vatican News évoque pour sa part une audience de 75 minutes).
Le pape François et Emmanuel Macron ne se sont pas revus depuis mais ont échangé plusieurs fois par téléphone. Au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le président français avait déclaré avoir contacté le pape François et l’avait notamment invité à venir à Paris. Le 30 octobre 2020 cette fois, les deux hommes s’étaient appelés au lendemain de l’attaque au couteau dans la cathédrale de Nice. Enfin, le 21 avril 2020, en pleine crise du Covid-19, les deux hommes s’étaient entretenus 45 minutes, à la demande du président français, à propos de la lutte contre la pandémie.
Le dernier président socialiste de la Ve République s’est rendu deux fois au Vatican lors de son mandat de président de la République française (2012-2017). En janvier 2014, le pape François avait officiellement reçu François Hollande pour un entretien qui avait duré 35 minutes. Le président de la République n’était pas passé au Latran pour recevoir son titre honorifique de chanoine d’honneur.
En août 2016, trois semaines après l’assassinat de Père Jacques Hamel par deux djihadistes, le chef d’Etat français était retourné à titre privé au Vatican pour revoir le pontife argentin. La rencontre avait été jugée par la presse plus fraternelle et moins crispée que celle de 2014. François Hollande avait vivement remercié le pape pour son soutien après les attentats survenus à Nice et à Saint-Etienne-du-Rouvray.
Durant son quinquennat (2007-2012), Nicolas Sarkozy a effectué deux visites officielles au Saint-Siège. Il rencontra Benoît XVI une première fois le 20 décembre 2007, l’année même de son élection. A cette occasion, il s’était rendu à la basilique romaine de Saint-Jean-de-Latran pour y recevoir le titre de «premier et unique chanoine d’honneur». Il était revenu au Vatican le 8 octobre 2010, deux ans après avoir accueilli Benoît XVI en France. Le 21 mars 2016, celui qui n’était plus président de la République avait été reçu avec son épouse, Carla Bruni, par le pape François. L’entretien privé ne figurait pas à l’agenda officiel du pontife argentin.
Jean Castex ne sera pas le premier Premier ministre à être reçu par un pape. Le 10 octobre 2009, François Fillon, le seul Premier ministre du quinquennat (2007-2012) de Nicolas Sarkozy, a pu s’entretenir pendant vingt minutes avec Benoît XVI. Au programme des discussions: la politique internationale, avec notamment le développement africain, en amont du synode sur l’Afrique, et l’écologie à l’approche de la COP15 de Copenhague.
Venu en famille en présence de sa femme et de deux de ses cinq enfants, l’homme politique catholique a plaidé pour une «laïcité juste et apaisée». Le lendemain, il a assisté à la canonisation de Jeanne Jugan (1792-1879), fondatrice des Petites sœurs des pauvres. Il revient brièvement à Rome en 2011 pour assister à la béatification de Jean Paul II.
C’est en tant que ministre des Affaires étrangères (entre 2002 et 2004) que Dominique de Villepin est reçu par le pape Jean Paul II en 2003. Un signe de soutien, selon Le Nouvel Observateur, apporté par le pontife à la politique de la France qui s’est ouvertement opposée à l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en début d’année. Reçu ensuite par le cardinal Secrétaire d’Etat Angelo Sodano et par le secrétaire en charge des relations avec les Etats Mgr Jean-Louis Tauran, le futur Premier ministre a aussi profité de sa visite pour s’entretenir avec les diplomates du pape sur la question israélo-palestinienne. (cath.ch/imedia/cd/be)
Jacques Berset
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