Outre la reconnaissance d’un miracle attribué à l’intercession du vénérable Jean Paul Ier, la Congrégation pour les causes des saints a donc annoncé la reconnaissance d’un miracle attribué à sœur Maria Berenice Duque Hencker (née Anna Julia), fondatrice de la Congrégation des petites sœurs de l’Annonciation.
La Colombienne née en 1898 est entrée en 1917 dans la Congrégation des sœurs Dominicaines de la Présentation. En 1943, avec l’accord de l’Église locale, elle pose les fondations de la nouvelle communauté qui se développera dans d’autres villes de Colombie. Décédée en 1993, elle est reconnue vénérable par l’Église en 2019.
Le miracle qui lui est attribué concerne la guérison en 2004 d’un jeune colombien atteint de «pandysautonomie aïgue et progressive avec insuffisance multi-organique et limitation motrice sévère», indique la Congrégation pour les causes des saints. Après des années de traitements et d’opérations lourdes à l’hôpital, le jeune homme, alors qu’il priait Maria Berenice Duque Hencker, ressent «une forte sensation de froid sur tout le corps» et voit «descendre deux rayons de lumière».
«Il s’est spontanément levé de son fauteuil roulant et à partir de ce moment, contre toute attente, son état s’est considérablement amélioré», rapporte la Congrégation. Les examens et tests médicaux ultérieurs ont montré que le patient était autonome et menait une vie normale.
Le pape a également autorisé la Congrégation à publier un décret reconnaissant le martyre des Pères Pietro Ortiz de Zárate et Giovanni Antonio Solinas, deux prêtres de la Compagnie de Jésus, tués en haine de la foi le 27 octobre 1683 à Valle del Zenta (Argentine).
Le premier, Pietro Ortiz de Zárate, né en Argentine en 1626 s’est d’abord marié à 17 ans avec une femme fortunée avec laquelle il a eu deux enfants. Devenu veuf, il les a confiés pour se diriger vers le sacerdoce. Ordonné en 1657, il s’est distingué par son zèle missionnaire et son attention à la promotion humaine et chrétienne des peuples indigènes.
En mai 1683, il se met en route avec deux autres prêtres, dont le Père Giovanni Antonio Solinas, et un groupe de plus de soixante-dix personnes pour atteindre la vallée de Zenta. C’est là que lui et le Père Solinas ainsi que 18 autres laïcs sont tués par des aborigènes.
Le Père Solinas, né en Italie, est pour sa part entré chez les Jésuites en 1663. Ordonné dix ans plus tard, il rejoint Buenos Aires en 1675. Après avoir passé quelques temps avec les aborigènes Hohomas, il devient aumônier militaire en 1680. C’est en 1683 qu’il rejoint le Père Ortiz de Zárate pour ce qui sera sa dernière mission.
En 1988, la cause de ces deux prêtres ainsi que celle de leurs 18 compagnons tués avec eux ont été lancées. Mais en 2002, celle des 18 laïcs a été arrêtée pour manque de documentation.
Les vertus héroïques de la française Magdeleine Hutin (1898-1989) ont été reconnues par l’Église catholique. Elle devient ainsi vénérable. Si un miracle lui est un jour attribué, elle sera déclarée bienheureuse, la dernière étape avant de devenir sainte – une canonisation requiert un deuxième miracle authentifié.
Dans sa jeunesse, la future fondatrice de la Fraternité des petites sœurs de Jésus est édifiée par la lecture de la biographie de Charles de Foucauld. En 1928, elle accepte la direction de l’internat des Sœurs du Sacré-Cœur de Nantes et ouvre une école populaire gratuite pour les jeunes filles ouvrières.
En 1936, sur les conseils d’un médecin, elle part trouver la chaleur en Algérie afin de combattre la polyarthrite dont elle souffre. Avec sa mère et une jeune femme qui veut se consacrer au Seigneur, elle s’installe à Boghari, au sud d’Alger, dans le quartier arabe où elle vit avec les pauvres.
En 1938, lors d’un pèlerinage sur la tombe de Charles de Foucauld, elle rencontre le père René Voillaume, fondateur de la Fraternité des Petits Frères de Jésus, et Mgr Gustave-Jean-Marie Nouet, préfet apostolique du Sahara. Ce dernier l’invite à passer quelques temps en formation religieuse au noviciat des Sœurs blanches d’Alger. Le 8 septembre 1939, elle fait sa profession religieuse, prenant le nom de sœur Madeleine de Jésus.
Entre-temps, Mgr Nouet lui demande de rédiger le règlement de la nouvelle fondation appelée «Fraternité des petites sœurs de Jésus», dans le but de vivre en communautés actives et contemplatives de 3 ou 4 sœurs, dans des logements semblables à ceux des pauvres, «Arabes avec Arabes, nomades avec nomades».
En 1947, la nouvelle communauté est approuvée comme Institut de droit diocésain. Elle est élue à sa tête mais préfère deux ans plus tard démissionner de ce poste afin de s’occuper de la formation continue des «Petites Sœurs» et des nouvelles fondations. Elle parcourt ainsi le monde à la recherche de minorités ignorées ou moins accessibles.
Les vertus héroïques du Père Giuseppe Spoletini, prêtre profès de l’Ordre des Frères mineurs, ont aussi était reconnues ce 13 octobre. Né sous le nom de Rocco Giocondo Pasquale en 1870, cet italien est entré chez les franciscains à l’âge de 16 ans et est devenu prêtre en 1894. Il a officié dans plusieurs paroisses de Rome. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’est notamment engagé pour donner refuge aux personnes recherchées par les nazis et les fascistes. Il meurt en 1951 dans la capitale italienne.
Autre vénérable reconnu par l’Église: le Père espagnol Diego Hernández González, dont les vertus héroïques ont été constatées. Né en 1915 à Javalí Nuevo (Espagne) il est rentré au séminaire en 1925. Pendant la Guerre civile espagnole, après avoir sauvé des hosties d’une église en flammes, il est accusé d’être un ennemi du régime. Il est alors envoyé aux travaux forcés dans des camps du sud du pays.
Finalement ordonné à Barcelone en 1940, il a exercé son ministère avec un grand zèle pastoral, et ce jusqu’à sa mort en 1976.
Enfin, le pape François a autorisé la publication du décret reconnaissant les vertus héroïques de la religieuse Elisabetta Martinez (1905-1991), fondatrice de la Congrégation des Filles de Sainte Marie de Leuca. Née en 1905, l’Italienne est d’abord entrée dans la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur en 1928. Elle a alors porté le désir de fonder une communauté qui pourrait se concentrer sur la formation des adolescents, l’éducation des enfants, l’aide aux mères célibataires et le service paroissial.
En 1941, l’évêque d’Ugento a approuvé sa demande et la Congrégation s’est déployée. Elle est aujourd’hui présente en Italie, en Suisse, en Belgique, aux États-Unis, en Australie, en Inde, et puis aux Philippines. (cath.ch/imedia/ih/hl/bh)
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