«On remet avec la plus grande délicatesse et la plus grande humilité possible nos mains, nos doigts où les créateurs de ces objets-là les ont mis», a confié, ému, Claude veuillet lors du tournage.
Les deux spécialistes du bois ont en effet travaillé sur un objet que les études croisées de carbone 14 et de dendrochronologie font remonter au 13e siècle (entre 1179 et 1254).
La tordeuse du mélèze, un petit insecte parasite, a attaqué le bois, et a ralenti sa croissance, privant les chercheurs de la dernière cerne, ce qui a rendu la datation plus approximative que prévu.
Les parois, en bois de mélèze, révèlent également des traces de hache, de coins pour le fendage, de rabot. On pensait jusqu’ici, à tort, que cet outil avait été utilisé beaucoup plus tardivement. A partir des traces, les deux conservateurs ont décelé un défaut sur la lame du rabot qui se retrouve sur toutes les faces du reliquaire. Cette négligence de l’époque permet aujourd’hui d’affirmer que tous les éléments ont été travaillés et assemblés par le même artisan.
Le mélèze confirme la fabrication sur place de l’objet qui contient les reliques de saint Maurice. Cette essence est en effet abondante dans la région, nécessitant peu de transport, très couteux à l’époque médiévale. Cela n’a toutefois pas permis de situer l’atelier d’où est sorti ce coffre.
Nos deux spécialistes ont travaillé sans jamais démonter l’objet, selon la volonté de l’équipe d’être le moins invasif possible durant cette restauration. (cath.ch/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/grande-chasse-de-saint-maurice-etat-dame/