IMEDIA avec cath.ch
Rendu public le 5 octobre 2021, le rapport de la Ciase révèle qu’environ 330’000 personnes ont été agressées sexuellement en France depuis 1950 par des clercs, des religieux ou bien des laïcs engagés dans des missions d’Église, alors qu’elles étaient mineures.
«Au nom de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, j’exprime notre profonde tristesse et demande humblement pardon à tous ceux qui ont été victimes de ces crimes», écrit responsable de la Commission créée par le pape François en 2014.
Le rapport de la CIASE est pour lui un «nouvel appel» lancé à l’Église universelle pour «faire de la sauvegarde et de la protection des enfants et des adultes vulnérables sa priorité absolue». Et de concéder qu’il «reste un long chemin à parcourir pour faire face aux abus dans notre Église et dans la société en général».
Insistant sur le nécessaire engagement des responsables de l’Église en France pour rechercher «la guérison et la justice pour les survivants», le haut prélat américain a évoqué «les mesures globales» présentées plus tôt dans l’année par les responsables français et a souhaité qu’elles soient accueillies et intégrées à tous les niveaux d’autorité.
«L’Église en France a fait les premiers pas nécessaires pour faire face au fléau des abus sexuels en commandant ce rapport. Nous devons tous adhérer à la directive du pape François: ›il n’y a absolument aucune place dans le ministère pour ceux qui abusent des mineurs ou des adultes vulnérables’», a martelé le cardinal. Il a rappelé son engagement à «défendre vigoureusement les droits des victimes, ainsi que l’éducation à la prévention des abus, la transparence, la responsabilité et la tolérance zéro».
Suite à la publication du rapport de la Ciase, de nombreuses voix se sont élevées, à l’instar de celle du cardinal O’Malley, pour demander qu’une telle prise de conscience générale puisse survenir dans l’Eglise universelle.
Le jésuite Hans Zollner, homme de confiance du pape en matière d’abus, a souligné que «regarder cette réalité en face est difficile pour de nombreuses personnes qui pensent que l’Église est immaculée», rapporte le journal La Croix. Il a invité les épiscopats du monde entier à avoir désormais «le même courage» que l’Église de France.
L’appel concerne en particulier l’Afrique, où l’on estime que de nombreux cas d’abus sont passés sous silence. Les choses évoluent pourtant aussi sur ce continent. Dans La Croix Africa, Sœur Solange Sahon Sia, directrice du Centre de protection des mineurs et personnes vulnérables, à Abidjan, estime que l’expérience française aura des incidences en Côte d’Ivoire. «Pour l’heure, une enquête comme celle de la Commission Sauvé n’a pas encore été entreprise chez nous, mais avec l’engagement du centre, nous espérons que les dégâts en terre ivoirienne seront amoindris». Pour la religieuse, «il est certain que désormais, de moins en moins de personnes pensent que le problème des abus sexuels dans l’Église n’est pas africain, ivoirien». (cath.ch/imedia/hl/rz)
La Commission pontificale pour la protection des mineurs a été créée en 2014 à la demande du pape François. Elle est chargée de lui proposer «les initiatives les plus opportunes pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables, afin de réaliser tout ce qui est possible pour assurer que des crimes comme ceux qui ont eu lieu ne se répètent plus dans l’Église». Présidée par le cardinal américain Sean O’Malley, elle se compose de spécialistes – laïcs, clercs ou religieux – sur les questions d’abus sur mineurs qui viennent de divers pays du monde. HL
Rédaction
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