Maurice Page
Ancien secrétaire du groupe ›abus sexuels dans le contexte ecclésial’ de la Conférence des évêques suisses (CES), Mgr Bonnemain s’attend à ce que de nouvelles affaires,bloquées par la prescription,soient mises au jour. Il faut souvent 30 à 40 ans pour qu’une victime se manifeste.
Pour que l’étude repose sur des bases solides, il faut créer les conditions appropriées. «Nous sommes sur la bonne voie, expliquait-il. Les contrats correspondants avec des scientifiques indépendants sont en cours. Au préalable, il a fallu motiver les diocèses, les ordres religieux, les autres communautés religieuses ainsi que la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) à participer. Cela a demandé beaucoup d’énergie, mais c’est très important pour l’étude. J’ai bon espoir que nous puissions donner le feu vert à un projet pilote à l’automne.»
L’étude n’a de sens que si tout est mis sur la table et que les chercheurs peuvent travailler de manière totalement indépendante, insistait l’évêque de Coire.
«J’ai beaucoup appris et ressenti beaucoup de douleur au cours des dernières décennies en tant que secrétaire du groupe d’experts ›Abus sexuels dans le contexte ecclésial’, a précisé Mgr Bonnemain. L’abus a élargi ma foi. Et m’a renforcé pour faire ce qui est juste pour les personnes et ne pas épargner l’institution. J’espère que ma foi a mûri.»
«Nous ne devons pas nous contenter de ce qui a été fait auparavant. Les théories du repentir, de la contrition et de la reconnaissance de la culpabilité ne suffisent pas. Nous devons passer aux actes et continuer résolument à mettre au jour et à prévenir», concluait l’évêque de Coire. (cath.ch/kath.ch/mp)
Maurice Page
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