Genève: table ronde sur le sida, avec Mgr Grab, des prêtres et des pasteurs
Genève, 29avril(APIC) Refus de l’exclusion, de la marginalisation, demande d’accueil, d’ouverture et de dialogue, telles ont été les questions essentielles soulevées lors de la table ronde sur le sida, tenue mercredi
soir à Genève. Organisée par le Bureau Santé du Département des services de
l’Eglise catholique de Genève, ce débat a réuni à la même table Mgr Amédée
Grab, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, des
prêtres, des pasteurs, un médecin, une représentante du Groupe sida ainsi
que deux personnes atteintes par la maladie.
Le témoignage des deux personnes séropositives a été un moment
particulièrement poignant de la soirée, animée par le journaliste de la
Télévision romande, Jacques Zanetta. Le sida est à la fois une maladie qui
concerne l’ensemble de la société, mais aussi quelque chose de très
personnel, a affirmé un des témoins. Ce qui est terrible, a-t-il dit, c’est
qu’on est confronté à la mort et à l’exclusion. Pour humaniser le sida et
le rendre plus supportable, il estime que de pouvoir en parler, de
témoigner en public est d’une extrême importance.
Quant au second témoin, il a pris la décision de s’investir dans l’accompagnement des personnes malades du sida, afin de les aider à sortir de
leur isolement. «Souvent les sidéens se retrouvent coupés de leur milieu
familial et de leur entourage».
Nommée par l’Eglise nationale protestante de Genève pour s’occuper des
sidéens, la pasteure Dominique Roulin a, elle, insisté sur le rôle de
l’écoute, de la communication, mais aussi sur l’importance de ne porter aucun jugement. Elle a souligné les craintes irrationnelles qui peuvent surgir face à un sidéen. L’importance de l’écoute? Le Père Antoine Lyon, dominicain français et animateur du Mouvement «Chrétiens et sida», en est lui
aussi convaincu. Le sida, selon lui, peut favoriser un débat au sein de
l’Eglise sur la sexualité et l’homosexualité. «Les chrétiens sont appelés à
penser d’une manière nouvelle. Il n’est pas possible de répéter ce qui
s’est dit il y a 25 ans dans l’Encyclique «Humanae vitae», a-t-il relevé.
Mgr Grab a pour sa part mis l’accent sur l’utilité de cette session de
formation (ce débat étant programmé sur trois journées) et de réflexion.
Pour Mgr Grab, l’aspect humain, l’écoute des personnes et le refus de jugement doivent être prépondérants, même si des aspects de théologie morale se
posent. Quant à l’abbé Gérard Barone, il a abondé dans le même sens, en déclarant en outre: «Les Eglises ne doivent pas faire des lois, mais appeler
à l’amour, donner de l’amour, car Dieu est amour».
Face aux affirmations des représentants des Eglises, les deux témoins
invités aux débats ont affirmé se sentir très proches et soutenus par les
prêtres engagés directement sur le terrain. En revanche, ils ne se retrouvent pas dans le discours officiel qui les culpabilise. (apic/pp/pr)
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